Le choc des Celtes

Brian O'Driscoll - -
Deux voisins que seul l’héritage celte rapproche. A Wellington, demain (7h, heure française), le quart de finale de la Coupe du monde entre l’Irlande et le pays de Galles aura des allures de choc des méthodes. D’un côté, la vieille génération du XV du Trèfle emmenée par Brian O’Driscoll (32 ans) et Ronan O’Gara (34 ans). De l’autre, un Poireau rajeuni, qui préfère Rhys Priestland (24 ans) à Stephen Jones (33 ans), relégué en tribunes, et qui compte sur son capitaine Sam Warburton (23 ans) pour se qualifier pour les demi-finales pour la première fois depuis 1987. Pour l’Irlande, ce serait une première tout court. Pour les Diables rouges, une deuxième fois après avoir fini troisièmes de la première levée en 1987.
Jamais les Verts n’ont réussi à se hisser dans le dernier carré. Mais la révélation de la première phase, meilleure équipe européenne avec quatre victoires en quatre matchs dont une de grand prestige contre l’Australie (15-6), vit sur un petit nuage depuis son arrivée en Nouvelle-Zélande. La renaissance de Ronan O’Gara, que Jonathan Sexton (26 ans) avait dépassé à l’ouverture ces deux dernières années, en est le parfait symbole. « Je pense que le fait qu’il ait bien joué et qu’il conserve sa place est le meilleur compliment qu’un entraîneur puisse faire » a estimé Declan Kidney, l’entraîneur irlandais, à propos de l’ancien (115 sélections).
Des gâteaux d'anniversaire dans le camp gallois
En face, les Gallois, qui perdront le match des supporters demain, comme toutes les autres nations qui ont déjà affronté le peuple vert au pays du long nuage blanc, ont moins de certitudes. Plus d’insouciance. Séduisants mais battus contre l’Afrique du Sud (16-17), ils ont été poussifs contre les Samoa (17-10) avant de dérouler contre deux équipes démobilisées, la Namibie (81-7) et les Fidji (66-0). « On a la chance d’avoir beaucoup de jeunes joueurs qui ne connaissent pas la peur, assure le Néo-Zélandais Warren Gatland, leur entraîneur. On les a juste encouragés à prendre les bonnes décisions. » Rhys Priestland, à l’ouverture, a parfaitement saisi le message.
« Quand on était en Pologne (en stage de préparation, ndlr), j’ai dit aux autres entraîneurs que ce joueur avait quelque chose de différent, explique Gatland. Il a du sang-froid, il est calme et il nous a impressionnés. » Stephen Jones observera donc les débats de loin. « Il a été le premier à venir me voir et à me féliciter, confie Priestland. Et ça veut dire beaucoup pour moi. Je viens de la même région et je le connais bien. Ça doit être dur pour lui, mais je suis sûr que si je lui demande quoi que ce soit, il sera heureux de m’aider. » Le capitaine, lui, a fêté ses 23 ans mercredi. « L’encadrement avait préparé un gâteau, mais les joueurs ont eu de toutes petites parts et le staff des grosses parts », regrette Sam Warburton. Peut-être la bonne recette pour décupler l’appétit gallois, et réediter l'exploit de 1987.