RMC Sport Coupe du monde de rugby

Le Nord se rebiffe

Rob Kearney et Paul O'Connell

Rob Kearney et Paul O'Connell - -

Le succès des Irlandais, samedi, contre l'Australie (15-6) a complètement bouleversé la donne des quarts de finale de la Coupe du monde. Et dégagé la route vers la finale pour une nation de l'hémisphère nord.

Samedi dernier, aux alentours de midi. L’hémisphère sud vient de vivre un véritable tremblement de terre. Pas catastrophique au point d’affoler l’échelle de Richter, comme celui enregistré ce lundi à Christchurch (magnitude de 4,3) ou du même acabit que le terrible séisme qui avait complètement ravagé la ville le 22 février dernier. Mais suffisamment retentissant, en tout cas, pour marquer les esprits. Ce jour-là, en terre néo-zélandaise, sur le sol d’Auckland, devant un public médusé, l’Irlande terrasse l’Australie (15-6). Ce succès, le premier d’une équipe de l’hémisphère nord sur sa voisine sudiste, a, depuis, complètement rebattu les cartes de la Coupe du monde. « C’est rassurant, c’est positif, lâche le Français Vincent Clerc. Ça veut dire que la Coupe du monde est très ouverte. Les nations du nord posent des problèmes aux nations du sud. »

Avant la compétition, beaucoup prédisaient un mélange des deux hémisphères en quarts de finale. Un brassage somme toute favorable aux habituels pensionnaires du Tri-Nations, donnés largement favoris lors de leurs rencontres face aux Européens. Sauf que depuis le coup de tonnerre du XV du Trèfle, la donne a changé. Si les Gallois arrachent aux Samoans la deuxième place du groupe D, on se retrouvera, en haut du tableau de la phase finale de la Coupe du monde, avec les quatre grandes puissances du vieux Continent (Angleterre, France, Irlande, Pays de Galles). Et, en bas, les trois gros du Sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud). « C'est certainement bon pour le tournoi, non, questionnait, sourire aux lèvres Declan Kidney, le sélectionneur irlandais. Vous avez, d'un côté, ces super équipes du Tri Nations, de l'autre ces pauvres équipes qui jouent le Six Nations... (rires). Ça ne peut qu'être une bonne Coupe du monde si la finale oppose une équipe du Sud à une équipe du Nord... ». Ce que ce tableau, loin d’être fictif, laisse présager.

Vers une finale Nord-Sud ?

De quoi sérieusement regonfler le moral des troupes nordistes. Et leur donner des arguments pour la suite du tournoi. « Il faut prendre exemple », estime le Clermontois Morgan Parra, suivi dans ce sens par son sélectionneur. « Ça fait plaisir de voir les Gallois dominer l’Afrique du sud, même s’ils ont perdu, ou l’Irlande battre l’Australie », clame pour sa part Marc Lièvremont. La défaite des Wallabies avait aussi fait plaisir à leurs ennemis jurés néo-zélandais. Du moins pendant un temps. La presse locale, qui avait traité en long, en large et en travers la déroute australienne, a pris du recul, se rendant compte de la mauvaise opération que le revers des Wallabies engendrait pour eux. Car si les Blacks finissent premiers du groupe A, il leur faudra impérativement battre au moins une des deux équipes du Tri Nations. Ce que les Néo-Zélandais avaient fait, en 1999, aux dépens des Sud-Africains. Pour perdre, ensuite contre… l’Australie, qui laissait la victoire finale à l’Angleterre. Au Nord donc. Un heureux présage ?