Le onze à fond derrière le XV

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Une fois n’est pas coutume, c’est Laurent Blanc qui a posé une question « embarrassante » aux journalistes samedi à Clairefontaine. « Alors qu’est-ce que vous allez écrire maintenant sur l’équipe de France de rugby », a-t-il demandé à l’assistance dans un grand éclat de rire. Quelques minutes plus tôt, les autres Bleus, ceux de Marc Lièvremont, dominaient l’Angleterre (19-12) en quart de finale de la Coupe du monde après avoir essuyé de vives critiques de la part des médias français. Jubilatoire, forcément. Même pour les « footeux. »
Au lendemain de leur victoire contre l’Albanie (3-0), les joueurs de Laurent Blanc avaient prévu de regarder ensemble, sur un grand écran, le choc entre la France et l’Angleterre. Mais avec un coup d’envoi à 9h30, les nombreux « dormeurs » ont brillé par leur absence. Si Patrice Evra, Steve Mandanda et Cédric Carrasso ont assisté, avec le staff, à l’exploit des partenaires de Thierry Dusautoir, les autres, en revanche, ont préféré rester sous la couette : « J’avais mis mon réveil, mais j’étais trop fatigué lorsqu’il a sonné, raconte Adil Rami. J’ai regardé le match qu’à partir de la 50e minute. »
Une chose est sûre, tous se réjouissent du succès, presque inespérée du XV de France. « Dans le sport, tout peut changer, note Yann Mvila. Ils ont été critiqués mais ils sont là et ils peuvent aller au bout. » Laurent Blanc, lui, « s’est régalé. C’était un beau match, ajoute-t-il. Quand je vois mon équipe nationale gagner, peu importe le sport, j’ai le sentiment patriotique qui ressort. » Si Blanc a apprécié le sursaut d’orgueil des Bleus, d’autres, comme Rami, semblent presque découvrir le ballon ovale : « Oh punaise ! Il y a eu de ces contacts, s’enflamme le joueur de Valence. Je n’aurais pas aimé être à leur place. C’est un autre sport. Mais j’ai apprécié et je suis fier. On est de la même famille ! »