Le Top 14 croit encore aux Bleus

Observateurs attentifs du parcours du XV de France en Nouvelle-Zélande, les acteurs du Top 14 s'attendent à un réveil tricolore en quart de finale de la Coupe du monde face à l'Angleterre, samedi. Voire plus si affinités…

Les acteurs du Top 14 gardent un œil sur la Nouvelle-Zélande. Déroute face aux Tonga, quart de finale contre l’Angleterre : tous ont un avis sur le parcours chaotique des Bleus. Souvent sur le même credo : impossible n’est pas français… « Le quart est gagnable car l’Angleterre n’a pas montré grand-chose non plus, juge Jean-Marc Lhermet, le manager sportif de Clermont. Ça va être un match serré, où tout est possible et tout peut s’oublier. » Jean-Baptiste Elissalde, entraîneur des trois-quarts toulousains revenu sur le pré en raison de la convocation de Jean-Marc Doussain chez les Bleus, va dans le même sens : « Tout est possible, c’est typiquement français. On peut même arriver en finale. »

Son de cloche équivalent chez son coéquipier Yannick Nyanga : « L’Angleterre a aussi fait des matches poussifs et s’ils les battent, ils peuvent se retrouver en finale. » Clément Poitrenaud enfonce le clou : « La frontière entre la confiance et le doute est fine, et il suffit de pas grand-chose pour qu’elle bascule. En Coupe du monde, la France a toujours sorti un exploit extraordinaire que personne n’attendait et j’espère que ça va se répéter. » Quant à Vern Cotter, l’entraîneur néo-zélandais de Clermont, il assure que « l’Angleterre est à leur portée. Les Français vont vouloir se racheter. Et s’ils gagnent, après, on ne sait jamais. Champion, peut-être… »

Elissalde : « Découper les Anglais sur les premiers plaquages »

Vous avez dit optimisme corporatiste ? Eux répondent par des conseils pour sortir de la tourmente. « Il faut tourner la page et trouver des ressorts pour repartir vers l’avant », lance Lhermet. « On parle de jeu mais c’est quoi ? Une bonne défense, une bonne mêlée, une bonne touche et un buteur qui enquille, précise Elissalde. Ça suffira, je pense, pour battre les Anglais. Ils doivent se mettre en mode commando. S’ils ne le font pas pour leur entraîneur, qu’ils le fassent au moins pour leur maillot. Pour soigner le mal de tête, il faut découper les Anglais sur les dix premiers plaquages. »

Nyanga, lui, aimerait voir le XV de France retrouver un environnement serein : « Il faut arrêter de leur mettre une pression énorme. On fera le bilan à la fin. » Guy Novès, le manager toulousain, prend les mots du technicien pour évoquer la situation : « J’ai envie de leur dire : vous êtes en quart, n’écoutez plus personne, donnez le meilleur et on verra. Avant que le bateau tape dans un iceberg, il faut tout faire pour qu’il retrouve sa direction. » Parole de vieux loup de mer.