Ledesma : « J'en ai bien profité »

Défait ce dimanche par les All Blacks (33-10), le talonneur argentin de Clermont, Mario Ledesma, s'est montré fier et satisfait du comportement de son équipe.

Mario Ledesma, tout s'est-il passé comme vous l'espériez ?

Jusqu’ à la cinquantième minute, oui. Je ne vais pas parler d’injustice, mais encore une fois, il (l’arbitre Nigel Owens, Ndlr) a encore une fois été très tolérant dans les rucks avec Richie McCaw. C’était très compliqué d’enchainer les mouvements parce qu’à chaque fois, il y avait toujours quelqu’un qui venait plonger. Alors que nous, quand on essayait de gratter, on était souvent pénalisés. Franchement, ils n’avaient pas besoin de ça pour gagner. Mais le score ne reflète pas la physionomie de la rencontre.

Au moment où votre partenaire Cabello marque l'essai (30e), vous mettez-vous à reprendre espoir ?

Marquer un essai, c'est tout ce qu'on attendait. On savait qu’en entamant bien la rencontre et en scorant rapidement, ils se mettraient à douter. C'est ce qui s'est passé. Objectivement, on ne peut pas dire qu'ils aient récité leur rugby. Ils ont fait beaucoup de fautes et sont restés dans le match, aidés par l'arbitre. Ensuite, on a plutôt bien entamé la deuxième mi-temps, avec la percée de trente mètres de Legui (Leguizamon). Mais encore une fois, McCaw est rentré sur le côté...

Etes-vous fiers de la rencontre effectuée par l'Argentine ?

Je suis fier des joueurs parce qu’on a tout donné, c’était l’objectif. Il n’y a qu’à regarder la tête de certains d'entre nous, on est sortis un peu « cabossés ». On savait qu’on était en dessous et qu’il fallait jouer ce match à 120%. Par moments, on a réussi mais c’était difficile en fin de match, surtout quand ils ont utilisé leur banc et que leurs « avions » sont rentrés.

Comment avez-vous vécu ce dernier match sous le maillot des Pumas ?

Avec beaucoup de joie. Cette Coupe du monde, c’était ma dernière et j’étais venu ici pour la gagner. Mais je voulais en profiter au maximum, et c’est ce que j’ai fait jusqu’à la dernière minute. C'était énorme de terminer ma carrière face aux All Blacks, ici à l'Eden Park. D’ailleurs, j’ai réalisé mon meilleur match de la Coupe du Monde Mais justement, ce soir (dimanche), je me dis que désormais, « je vais louper tout ça ». C'était vraiment le dernier.

Entre votre retraite internationale et celle prise par plusieurs autres cadres (Roncero, Contepomi), est-ce une page qui se tourne pour l'équipe d'Argentine ?

Effectivement, on peut voir ça comme ça. Il était important pour nous de bâtir une équipe et de lui transmettre les valeurs que nous avons montrées aujourd'hui sur le terrain. Il nous tenait vraiment à coeur que le drapeau de l'Argentine et que notre rugby soient bien représentés. Les leaders qui restent savent ce qu’il y a à faire, même si ce sera difficile. Mais je suis persuadé qu’ils vont y arriver. Des mecs comme Patricio Albacete ou Juan Martin Fernandez-Lobbe sont des joueurs beaucoup plus doués que nous, ils font partie des meilleurs joueurs du monde... Quant à nous, nous sommes fiers de tout ce que nous avons accompli.