RMC Sport Coupe du monde de rugby

Les Blacks n'ont pas oublié

Richie McCaw

Richie McCaw - -

Toute la Nouvelle-Zélande attend avec impatience la rencontre face aux bourreaux français, samedi (10h30). Les deux défaites de 1999 et 2007 obsèdent les Blacks et leurs supporters qui ne parlent que des Bleus depuis une semaine.

C’est une obsession. Depuis leur arrivée sur le sol néo-zélandais, pas un jour ne se passe sans que les joueurs de l’équipe de France ne soient apostrophés sur leur statut de bêtes noires des Blacks. Les deux victoires en demi-finale de la Coupe du monde 1999 (43-31) et en quarts de finale du cru 2007 (20-18) ont traumatisé le peuple néo-zélandais. En cette terre où le rugby est une religion, la blessure ne se refermera pas tant que la fougère argentée n’aura pas corrigé les Bleus. Ça tombe bien, le choc du groupe A entre les deux nations se profile samedi (10h30) à Auckland. La pression monte.

Pour la première fois depuis le début de la compétition, un stade affichera complet (les 60 000 places de l’Eden Park ont trouvé preneurs en quelques jours). Des journalistes néo-zélandais ont assisté aux conférences de presse des Bleus cette semaine. A tel point que l’officier de presse de la délégation tricolore a réservé un espace pour les télévisions anglophones… avec interdiction de poser des questions en français. « C’est un rendez-vous qu’on nous a rappelé depuis notre arrivée à Auckland, à commencer par le maire », souligne le talonneur William Servat.

Henry diffuse des images de 2007

Avec une place de premier ou deuxième en jeu, le match ne revêt pas un caractère éliminatoire, ni décisif. Peu importe, c’est une question d’honneur pour les Blacks de laver l’affront. Pour préparer la rencontre, Graham Henry, le sélectionneur, n’a pas hésité à diffuser des morceaux du quart de finale perdu face aux Bleus en 2007 à Cardiff. La presse y est aussi allée de son moyen de pression en déplorant « une farce française » lors de l’annonce du XV de départ de Marc Lièvremont.

La fin justifie les moyens. Et pour s’assurer de l’indéfectible esprit de compétition des Bleus, les média n’ont pas hésité à les piquer au vif. Graham Henry, trop inquiet de l’esprit de révolte de ces Latins de Français, s’est empressé de tempérer. « Ils totalisent 642 sélections dans leur 15 de départ, a-t-il analysé. Ça me semble une équipe très forte. Vous, messieurs, passez beaucoup de temps à vous interroger sur la sélection des All Blacks. Et là, c’est vous qui visiblement avez émis l'idée qu'ils ne joueraient pas le match à fond… » Un Black averti en vaut deux, surtout face aux Bleus…