Les Blacks sous pression

Dan Carter et Richie McCaw - -
Il est un peu moins de 16h, ce jeudi du côté de la Federal Street à Auckland. Garé sur le côté de la route, un automobiliste attend patiemment que le feu passe au vert. Aux vitres de son véhicule, deux drapeaux noirs qui flottent au vent. Il n’en faut pas plus pour que la voiture qui le croise le klaxonne en lui hurlant : « Go All-Blacks ! » C’est dire l’attente qui règne actuellement au pays des Kiwis, alors que la sélection ouvre « son » mondial ce vendredi soir (10h30, heure française) contre les Tonga. Très discrets il y a encore une dizaine de jours, les supporters se font de plus en présents et pressants. Et sur les ondes, pas un commentateur qui omet de rappeler l’ouverture de la Coupe du monde.
Autant dire que les hommes de Graham Henry n’ont pas le doit à l’erreur sur la pelouse de l’Eden Park. Les principaux intéressés le savent. « Nous avons conscience qu'à chaque fois, ce n'est pas un test match comme les autres pour nos adversaires, livre Sonny Bill Williams. Ils se préparent comme jamais. » Buteur et ouvreur de cette équipe, Dan Carter refuse de se laisser submerger par cette pression. « Je joue pour les All-Blacks depuis neuf ans et à chaque fois que je porte ce maillot, il y a une pression, une attente de la part du public, lance l’ancien Perpignanais. Parce que c’est une nation fière de sa sélection, qui a une telle histoire. »
Henry sous le feu des critiques
Du côté des joueurs, on évoque plus de l’impatience que de la crainte. Pourtant, à chacune de leurs sorties publiques, que ce soit pour rendre visite à des villages le week-end dernier, ou lors de séances de dédicaces se jeudi, tous sont là pour leur rappeler leur mission. En tout cas, la campagne de presse dont est actuellement victime Graham Henry ne place pas les All Blacks dans les meilleures dispositions. L’entraîneur préfère d’ailleurs évoquer le « soutien populaire », plutôt que s’arrêter sur les manchettes qui demandent sa tête.
Les titres de unes pourraient, d’ailleurs, être beaucoup plus virulents en cas de défaite des Blacks dès leur match d’ouverture. Un peu comme les Bleus, tombés contre l’Argentine en 2007 (17-12). « Oui, ça peut leur arriver, glisse Imanol Harinordoquy, déjà de l’aventure il y a quatre ans. En 2007, ça nous avait sauté à la figure. On ne s’était pas rendus compte de l’engouement et de la pression. Quand je revois les images de la Marseillaise, nous étions tous blancs comme des cachets d’aspirine. » Du blanc sur un maillot noir… Voilà qui ferait désordre.