Les Bleus au pied de l'Everest

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Ils ont des fourmis dans les jambes. Arrivés depuis plus d’une semaine sur le sol néo-zélandais, les joueurs de l’équipe sont prêts. Prêts à se lancer dans leur Mondial et à affronter le Japon. En homme d’expérience, avec déjà deux Coupes du monde au compteur, Imanol Harinordoquy est sans doute celui qui résume le mieux la situation. « J’en ai marre de m’entraîner, balance le troisième-ligne biarrot. J’ai envie de mettre les crampons pour aller sur le champ de bataille. Le temps commence à être long. »
Très critiquée à la sortie de son Tournoi décevant, avec notamment une défaite à Rome, cette équipe se sait attendue au tournant. Malgré une défaite contre l’Argentine (17-12) en ouverture de la dernière Coupe du monde, les Bleus s’étaient hissés jusqu’en demi-finale de la compétition. Pas question pour eux de rester bloquer à la phase de poules. Avec la Nouvelle-Zélande, le Japon, le Canada et les Tonga, la tâche ne s’annonce pas
insurmontable. Même si la rencontre contre les joueurs du Pacifique, le 1er octobre à Wellington, aura des allures de huitième de finale.
Se servir de l’angoisse
Sur les six Coupes du monde précédentes, l’équipe de France est toujours sortie de la phase de groupes. Deux fois finaliste, et trois fois demi-finaliste, cette équipe a toujours répondu présent. D’où une certaine pression naissante dans les rangs bleus. « Il faudra aussi se servir de notre angoisse, mais il faut aborder ces rencontres avec la sérénité des matches contre l’Irlande (victoires 19-12 à Bordeaux et 26-22 à Dublin, ndlr) », avoue Vincent Clerc. « Bien sûr qu’il y a de l’angoisse. C’est lié à l’évènement et parce que j’ai des choses à prouver », reprend William Servat.
Une attente qui ne doit pas masquer les véritables ambitions de ce groupe. Marc Lièvremont et ses joueurs continuent à le dire : ils veulent être de la finale du 23 octobre à Auckland. « On sait que cette rencontre contre le Japon sera importante, explique l’entraîneur. Pourquoi ne pas impressionner dès maintenant ? » Le vice-capitaine, Lionel Nallet, est sur la même longueur d’onde : « On doit montrer à tout le monde que nous sommes là et postulants au titre. » Derrière le trio du Sud et l’Angleterre, cette équipe avance donc masquée. Et c’est peut-être la meilleure manière d’arriver à ses fins.
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Lièvremont pas satisfait|||
Interrogé vendredi sur le travail effectué lors des premiers entraînements du jour, le sélectionneur français Marc Lièvremont s’est dit très satisfait de ces séances, hormis la dernière, qualifiée de « poussive ». Capitaine des Bleus, Thierry Dusautoir a expliqué cette baisse de régime par la nervosité et l’excitation à l’approche du match face au Japon, samedi. Après l’entraînement du capitaine au North Harbour Stadium d’Auckland, les Bleus ont retrouvé leur hôtel vers 18h30 (8h30, heure française). Un écran géant a été installé dans la salle de vie commune des Tricolores pour permettre à ceux qui le voulaient de regarder le match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et les Tonga. P.Ta.