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Les Bleus ont gagné le match... des tribunes

Au Mondial des tribunes, les Bleus sont devant

Au Mondial des tribunes, les Bleus sont devant - -

A défaut d'enthousiasmer les foules sur le terrain, le XV de France peut compter sur son public pour mettre de l'ambiance dans les stades néo-zélandais. Un public sympathique, unanimement plébiscité et qui continue à donner de la voix malgré les piètres résultats de son équipe nationale.

Le XV de France n’a remporté que deux de ses quatre matches de Coupe du monde, contre le Japon (47-21) et le Canada (46-19). Sur le terrain, le jeu affiché par les protégés de Marc Lièvremont n’est pas bon et la défaite, aussi surprenante qu’humiliante, enregistrée samedi dernier contre les Tonga (14-19), ne fait pas des Bleus des vainqueurs crédibles de la compétition. Pourtant, il y a un secteur dans lequel les Tricolores excellent et dominent, de la tête au pied, tous leurs adversaires dans ce Mondial : ce sont les tribunes.

Ils étaient 15 000 environ, plus en tout cas que les 10 000 annoncés, pour soutenir leurs Bleus face à la Nouvelle-Zélande. Une semaine plus tard, ils étaient encore une dizaine de milliers à chanter et à exhorter leurs joueurs chéris à tout donner contre les Tonga. Visages bariolés aux couleurs tricolores, bérets sur la tête, baguette de pain à la main, voilà l’attirail-cliché du supporter bleu en Nouvelle-Zélande. Plus inventifs, certains ont repoussé les limites de l’originalité, se présentant aux abords du stade déguisés en Schtroumpf, en Mousquetaire ou encore en Astérix ou Obélix, continuant ainsi, avec ces références bien françaises, à représenter comme il se doit la ferveur hexagonale.

« On est considéré comme les meilleurs ici »

Un amour du maillot frappé du coq reconnu, admiré, et plébiscité par toute la presse néo-zélandaise pour son fair-play et sa bonne humeur. Mais un amour loin d’être aveugle. « C’est n’importe quoi, on n’a pas de système de jeu, lâche Nicolas, jeune étudiant en informatique. Je ne sais pas comment on va faire pour battre l’Angleterre. » Françoise, postée quelques mètres plus loin, ne dit pas autre chose. « Je suis déçue par cette équipe, confie cette mère de famille toulonnaise. Parce que faire 22 000 kilomètres pour voir ça… Il faut qu’ils montrent un peu plus d’envie. Ils n’avancent pas. On sera là… de loin. » Une menace qui n’a peu de chances d’être mise à exécution. Car les Français, à Wellington comme à Auckland, à pied ou en camping-car, perruques ou non sur la tête, ont la cote. « C’est vrai qu’on est considéré comme les meilleurs ici », lâche Henri. Et ces supporters venus du bout du monde ont, aussi, planifié leur séjour en Nouvelle-Zélande. « On a presque fait le tour de la planète, enfin à moitié, explique Gisèle. Ce qui se passe est très surprenant. Il y a un tel engouement... » Un engouement qui ne demande qu’à prendre un peu plus d’ampleur. A condition que les Bleus, les joueurs, prennent le relais sur le rectangle vert.