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Lombard : "Pourquoi on a failli manquer le coup d’envoi de France-NZ en 2000"

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Le 18 novembre 2000, Thomas Lombard défiait les All Blacks avec les Bleus à Marseille lors du dernier des trois tests matches d’automne. Avant le quart de finale de Coupe du monde samedi à Cardiff, le membre de la Dream Team raconte comment lui et ses partenaires ont failli ne jamais être à l’heure pour le coup d’envoi.

« C’était un bloc de trois matches. Il s’agissait des premiers tests d’automne de Bernard Laporte comme sélectionneur. On avait perdu face à l’Australie lors du premier match à Paris (13-18). Lors du deuxième test, je jouais à l’aile face à Jonah Lomu. J’avais passé la semaine à répondre à des journalistes qui me demandaient si j’avais peur de jouer contre lui. Je me rappelle du score qui était très sévère (26-39). Je me rappelle aussi du match suivant, qui était le premier disputé par l’équipe de France à Marseille. On était au vert à côté d’Aix-en-Provence.

« On s’est presque changé dans le bus »

Sur le trajet pour Marseille, on avait un escadron de motards pour nous ouvrir la route. Mais lorsqu’on est sorti de l’autoroute, il y avait des embouteillages. Les motards essayaient de pousser les bagnoles et elles ne se poussaient pas. On commençait à s’affoler car l’heure tournait. Les mecs ouvraient les vitres de leurs voitures et faisaient des bras d’honneur aux flics. On est arrivé au stade 45 minutes avant le coup d’envoi, car en approchant du Stade Vélodrome, le chauffeur ne trouvait pas l’entrée. C’était un truc de fou ! On s’est presque changé dans le bus ! J’exagère à peine.

« Ça a décuplé notre motivation »

C’était la pire des préparations possibles. Mais on s’était promis de faire un match exceptionnel, surtout sur le plan physique, le combat… Cela nous avait permis de gagner contre les Blacks (42-33) dans une ambiance époustouflante, surtout à Marseille, avec la liesse populaire. C’est un souvenir assez poignant. Je pense que ça a décuplé notre motivation. Quand tu joues les Blacks, que tu en as pris 40 la semaine d’avant, ça suffit déjà pour te mettre une pression sur les épaules. Il y avait eu un serment collectif qui avait été pris par les joueurs, avec des choses simples, des gestes, des attitudes et des comportements qui marquent. C’est ce dont je me souviendrai, mais la préparation était la pire qu’on aurait pu imaginer. Comme quoi il y a beaucoup de choses superflues autour de tout ça. Ce qui compte, c’est ce qui se passe sur le terrain. On a souvent tendance à dire que la préparation et le fait d’arriver décontracté sont très importants. Finalement, ce jour-là, ça n’a pas eu beaucoup d’importance. »