McCaw, monstre aux 100 capes

Richie McCaw - -
Avec une semaine de retard, la faute à une légère blessure, Richard Hugh McCaw, dit Richie, va entrer dans l’histoire. Il deviendra samedi le premier All Black à passer la barre des 100 sélections. Longtemps au coude à coude avec Mils Muliaina, il aura l’honneur de fêter sa centième en solo. « Quand je me retournerai là-dessus, je serai fier. Jouer ce match en Nouvelle-Zélande est vraiment quelque chose de spécial, surtout à la Coupe du monde », a reconnu le flanker la semaine passée.
A 30 ans, Richie McCaw est l’homme des tous les superlatifs. Capitaine des Blacks à 58 reprises (un record qu’il a pris à la légende Sean Fitzpatrick), il détient un impressionnant ratio de 87% de victoires lors de ses apparitions sous le maillot à la fougère argentée, ainsi que le titre d’avant le plus prolifique (19 essais). Très tôt, il est apparu que le gamin d’Oamaru, fils de fermiers, serait un joueur spécial. En 2001, alors qu’il n’a joué que quelques minutes en Super 12, il honore sa première sélection à Dublin, à Lansdowne Road, face à l’Irlande. Victoire des Blacks, et un titre d’homme du match pour le flanker, dont les qualités sautent déjà aux yeux. Féroce plaqueur, il est aussi d’une intelligence redoutable, capable de lire à la perfection ce que l’arbitre tolèrera.
Toujours à la recherche du titre mondial
Mais si McCaw collectionne les titres et les récompenses individuelles (7 Tri Nations, 4 titres de Super 12/14 avec les Crusaders, élu 3 fois joueur de l’année par l’IRB), il lui manque encore la distinction suprême. Un titre de champion du monde, qui se refuse à la Nouvelle-Zélande depuis 1987. Déjà capitaine en 2007, lorsque les Blacks avaient été sortis de la compétition par la France, McCaw espère cette année mener les siens à la victoire. Même s’il a récemment resigné un contrat jusqu’en 2015 avec la fédération néo-zélandaise, c’est peut-être sa dernière opportunité de décrocher le Graal. Le Premier ministre kiwi, John Key, a déjà prévenu : si McCaw réussit sa mission, il devrait devenir « Sir Richie ».
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Ce qu'en pensent les Bleus|||
La plupart d’entre eux pensait que le premier à atteindre la barre mythique des 100 sélections serait l’arrière Mils Muliaina. Mais le compteur du joueur de Waikato est resté bloqué à 98 depuis le début de la Coupe du monde. Alors, du côté français, on s’incline devant la performance de Richie McCaw. « Ils sont peu à pouvoir atteindre cette barre, glisse Imanol Harinordoquy. C’est un joueur charismatique. J’ai beaucoup de respect pour lui. J’ai parlé de lui avec des locaux, c’est LA figure à laquelle ils s’identifient. Un gars besogneux, qui emmène tout le monde. On se rend compte que c’est le patron du rugby. » Cédric Heymans embraye dans le sillage du Biarrot : « Ces 100 sélections prouvent la valeur rugbystique et humaine du joueur. C’est un grand joueur qui sait s’adapter aux autres, et notamment dans les zones de ruck. Ce n’est pas de la triche, mais de l’intelligence. » C’est son homologue français qui conclut. « Je respecte ce joueur car il mène très bien les Blacks. Mais je suis triste car demain nous allons lui gâcher sa fête », sourit Thierry Dusautoir.