Mermoz attendu au tournant

Maxime Mermoz, ici contre l'Australie en juin 2009 - -
« Si tout le monde peut prier… ma famille, mes amis. Il faudrait peut-être que j’aille voir un marabout. Je ne sais pas. » Il y a du sourire donc de l’humour dans la voix de Maxime Mermoz. Mais du sérieux également. Depuis ses débuts internationaux, le 5 juillet 2008, face à l’Australie, le trois-quarts centre perpignanais collectionne les blessures. Cuisse, mains, hanche, adducteurs, épaule et dernièrement le genou gauche, celui qui l’a contraint à couper court, à Bordeaux, au premier test-match contre l’Irlande et à « sécher » la rencontre contre le Japon, tout le corps ou presque de Maxime Mermoz a fait l’objet d’une visite à l’infirmerie. « Etre à chaque fois stoppé comme ça, c’est énervant et frustrant, confesse l’intéressé. Quand je suis sur le terrain, je n’y pense pas. Et quand je suis blessé, je relativise. C’est un peu les montagnes russes. J’ai toujours confiance dans la carrière que j’imagine pour moi. Mais je ne veux pas qu’elle se résume à ça. »
Pour l’instant, c’est le cas. Et avec neuf sélections, elle n’a pas toujours pas décollé. Mais le natif d’Epinal refuse de broyer du noir. « Je pense plus au contenu que je dois mettre qu’à mes blessures à répétition », affirme-t-il. Mermoz est bien déterminé à tourner la page de sa période « homme de verre ». A «profiter des matches de la Coupe du monde pour s’affirmer. »
Rebooster l’animation offensive
Cela tombe bien, c’est justement ce que le camp français en général et Marc Lièvremont en particulier attendent de lui. « Il a repris l'entraînement au milieu de la semaine dernière, affirme le sélectionneur. Il a besoin de jouer. A partir du moment où il est apte médicalement, il faut qu'il joue. »
Le guide des Bleus, très déçu du jeu pratiqué samedi dernier contre le Japon, compte sur le dynamisme, la percussion et l’élégance du Catalan pour rebooster une animation offensive tricolore encore en jachère. Une marque de confiance et une certaine pression également, bien qu’atténuée par la présence à ses côtés dimanche de son coéquipier en club David Marty. « Oui, c'est rassurant, confie ce dernier. On se connait par coeur. On a quelques habitudes. Pour rentrer dans le match, c'est bien. » Et pour être tout de suite au diapason, c’est sûrement mieux aussi. D’autant que Mermoz, titulaire à la place d’Estebanez, ne veut plus perdre de temps. « J’ai envie de jouer tous les matches à fond et d’enchaîner, enchaîner… J’attends beaucoup de moi. J’ai toujours envie d’être le numéro un, que ce soit en club ou en sélection. Mais avant tout, j’ai envie de jouer et qu’on gagne. »
Tout en sachant que l’un n’empêche pas l’autre.