Moscato : « L’espoir existe »

Vincent Moscato, consultant sur RMC, exprime son sentiment avant le quart de finale explosif entre la France et la Nouvelle-Zélande.

Vincent, on utilise tous les superlatifs possibles et inimaginables pour parler des All Blacks. Mais peut-on les battre ?
On peut toujours battre une équipe. Le XV de France est une équipe de haut niveau. Elle peut mal jouer mais elle peut aussi se transcender et réaliser un exploit. Battre les All Blacks en quart de finale de la Coupe du Monde, à Cardiff, en serait un. Les désormais Néo-Zélandais sont plus forts que jamais. Mais tant que la cloche n’a pas sonné, comme dans les films de Rocky, l’espoir existe.

Qu’est-ce qu’il a de mieux : jouer devant 20 000 supporters français qui se sont battus pour aller à Cardiff ou 60 000 « bourgeois » au Stade de France, comme le disait Bernard Laporte il y a encore quelques mois ?
(Rires) Les bourgeois, on ne les trouve pas qu’au stade de France. Ce qui est certain, c’est qu’il aurait été préférable de jouer devant le public français. Ca aurait même été encore mieux de jouer l’Ecosse au stade de France plutôt que les All Blacks à Cardiff. En jouant hors de nos bases, nous ne sommes pas loin de la tempête.

Que penses-tu de la sélection de Bernard Laporte ?
Il a rappelé ses vieux soldats pour essayer de créer la surprise. Je n’y crois pas beaucoup mais on ne sait jamais, il connaît mieux ses mecs que n’importe qui. Concernant Traille, personne n’a réussi à vraiment s’installer à l’arrière. Il n’y a pas de titulaire grandiose ou indispensable, comme Sadourny ou Serge Blanco à une certaine époque. Il fallait s’attendre à une surprise et elle est arrivée de Traille. Ca ne me dérange donc pas qu’il soit placé à ce poste.

Tu estimes depuis de le début de cette Coupe du Monde que les Bleus cachent leur jeu. C’est toujours ce que tu crois ?
Complètement ! (Rires) J’espère que notre jeu enfoui depuis quelques semaines va enfin sortir. Je crois que c’est le bon moment pour le faire. Remarquez, si on ne le fait pas maintenant, ce sera trop tard…

Tu ferais quoi face à un Haka ?
Rien. J’attendrai comme tout le monde qu’ils aient terminé. (Rires)

Que penses-tu du niveau de cette Coupe du Monde ?
Le rugby s’est tourné vers un jeu d’attaque. Automatiquement, les scores enflent. On s’aperçoit que beaucoup d’équipes limitent la casse jusqu’à l’heure de jeu. Elles cèdent après parce qu’elles n’en peuvent plus. Mais il est très important que les petites équipes se fassent les dents face aux gros. Il ne faut pas oublier que la Coupe du Monde a seulement vingt ans. On doit lui laisser encore un peu de temps pour grandir.

La rédaction - Ludovic Languet