RMC Sport Coupe du monde de rugby

Noir, c'est noir

Dan Carter

Dan Carter - -

La Nouvelle-Zélande devra vivre jusqu'à la fin de la Coupe du monde sans son héros Dan Carter, blessé aux adducteurs. C'est une partie de la magie de la compétition qui s'est envolée au pays du long nuage blanc.

« Agonie », « drame », « désespoir ». Lire les titres de la presse néo-zélandaise ce dimanche donne le cafard. Un sentiment que renforcent les photos qui les accompagnent sur les Unes. On voit une star, Dan Carter, meilleur buteur de l’histoire du rugby, clouée au sol, terrassée par la douleur. C’est leur idole, leur gravure de mode et l’un de leurs deux plus grands symboles actuels avec Richie McCaw, que les All Blacks ont perdu samedi au cours d’un entraînement. Blessé aux adducteurs, l’ouvreur des Crusaders a été contraint de déclarer forfait jusqu’à la fin de la Coupe du monde.

« C’est un coup très dur pour la Nouvelle-Zélande, mais aussi pour le tournoi et pour l’image du jeu, regrette Bernard Lapasset, le président français de la Fédération internationale. C’est un homme qui va marquer l’histoire de ce jeu. C’était l’occasion pour lui de faire une très bonne Coupe du monde, à domicile. Et de rentrer dans la légende. Il va nous manquer. » Manquer à tous les passionnés que son génie a déjà ébloui, mais surtout aux All Blacks. Son remplaçant, Colin Slade, n’a pas la même aura, la même finesse et la même qualité au pied. Piri Weepu, demi de mêlée de formation et le jeune Aaron Cruden (22 ans), appelé en renfort, tenteront aussi de masquer l’absence de Dan Carter.

Un supporter : « Sans lui, ce sera beaucoup plus dur »

« Dan, c’est le meilleur numéro 10 au monde et l’un des cadres de notre équipe, explique Jerome Kaino, le troisième ligne des All Blacks. C’est évidemment une grosse perte pour nous mais nous sommes un groupe. On sera tous derrière Colin Slade. Il rentre dans l’équipe mais rien ne change. Dan a des qualités que beaucoup de joueurs ne pourront jamais apporter sur un terrain mais Colin est un joueur de classe mondiale et il sait parfaitement le travail qu’il a à faire. » Dans les rues d’Auckland ou de Wellington, le forfait de celui qui apparait à chaque croisement sur des panneaux publicitaires inquiète beaucoup plus. Car les chances d’une victoire en finale le 23 octobre se sont amenuisées. 

« Ça craint, reconnait Steve, un supporter, en pensant au quart contre l’Argentine et à une demie éventuelle face à l’Australie ou l’Afrique du Sud. C’est une terrible nouvelle. Je ne dis pas que c’est terminé pour nous mais ce sera beaucoup plus dur. On n’a plus le droit à l’erreur. » Graham Henry, le sélectionneur des Blacks, a reconnu être « dévasté » par la blessure de son maitre à jouer qui, à 29 ans, était la tête d’affiche de la Coupe du monde. « On n’a malheureusement pas assez de stars dans cette génération, déplore Bernard Lapasset. Il faut davantage de joueurs qui éclairent le monde de leur classe et de leur talent. » Dimanche, la Nouvelle-Zélande a aussi appris que Jonah Lomu, le mythe de la génération précédente, avait besoin d’une nouvelle greffe de rein. Sombre journée…