Papé : « On ne se sent pas aimés »

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Pascal, le groupe a été sévèrement tancé par Marc Lièvremont pour les égarements nocturnes de certains joueurs après la demie face au pays de Galles. Etes-vous les « sales gosses » du rugby français, seuls contre tous ?
Sales gosses non. Mais seuls contre tous, oui. Ici, on se fait un peu cracher dessus, par certaines anciennes gloires du rugby français. On n’a pas besoin de motivation pour cette finale, mais ça nous en donne encore plus. De l’intérieur, on ne se sent pas aimés par notre presse. On est à 80 minutes d’être la première équipe de France à être championne du monde. Ça dépasse tout le reste. On va faire un grand match et on vendra cher notre peau.
Critiquée, donnée largement perdante… N’est-ce pas le scénario idéal pour l’équipe de France ?
Si vous êtes joueur, il faut parier sur nous ! On doit avoir une côte extraordinaire. Ça peut être le bon scénario, encore faut-il mettre les bons ingrédients pour gagner cette finale. Les Blacks sont quand même prévenus. Ils jouent le titre chez eux, ils l’attendent depuis 1987, ça va piquer.
Ils ont perdu deux fois contre la France en Coupe du monde alors qu’ils étaient grands favoris. Ils ont une grande pression, si on arrive à les faire douter, on ne sera pas loin du compte.
Quels seront les clefs du succès ?
Le rugby, ça se gagne devant. Il faudra être bons en conquête, mettre du combat, être très bons en défense. Les priver de ballon, les faire déjouer. Ce sera le plus efficace.
Il faudra commencer par affronter le fameux haka…
C’est un moment mythique. Ça m’amuse beaucoup de voir les images des hakas des années 50. C’est devenu tuning ! Aujourd’hui, c’est peut-être plus un produit marketing. Mais on a beaucoup de plaisir à les regarder, ça nous motive encore plus. On les regarde dans les yeux, ça nous permet de rentrer dans la rencontre. Weepu le commande très bien. D’autres le surjoue, comme Ali Williams. C’est le plus rosbeef de tous les Néo-zélandais et on a l’impression que c’est devenu un guerrier des îles !
Avez-vous prévu quelque chose pour le contrer, comme le drapeau tricolore déployé en 2007 ?
La danse des canards ? La queue leu-leu (rires) ? Il n’y a pas grand-chose à faire à part les respecter. Si on doit faire quelque chose, vous le verrez sur le moment, mais ce n’est pas ce qui nous fera gagner le match. En 2007, il y avait eu le drapeau français, ça avait peut-être joué. Mais ils avaient surtout été bons sur le terrain.