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Parra à l'image des siens

Morgan Parra

Morgan Parra - -

Peu en vue pour sa première titularisation à l'ouverture du XV de France, dans le droit fil d'une équipe dépassée défensivement et collectivement par les All Blacks, Morgan Parra a pu observer l'écart de classe qui le sépare encore d'un maître à jouer comme Dan Carter.

Il se savait attendu. Scruté. Titularisé à l’ouverture pour la première fois en équipe de France, Morgan Parra jouait une carte importante dans un cadre pas simple : les All Blacks, en Coupe du monde, à Auckland. Pas de quoi s’accorder une phase d’adaptation pour retrouver les automatismes d’un poste auquel le Clermontois avait été formé à Bourgoin. Malins, les hôtes ne s’y sont pas trompés, réservant à Parra un « comité d’accueil » avec deux énormes tampons dans les douze premières minutes, dont le premier signé Dan Carter, son rival du jour.

Un début de match musclé où le garçon avait manqué une occasion de faire grimper sa confiance avec un drop sur le poteau (3e) qui aurait permis aux Bleus d’ouvrir le score. La suite sera plus difficile. En manque de soutien au sein d’une équipe dépassée par l’adversaire, Parra peine à exister (même la recherche de touches au pied sera l’apanage de Yachvili). Le peu de ballons maîtrisés par les Bleus limite son influence. Bref, une bonne galère. Remplacé à la 65e minute par François Trinh-Duc, Parra verra ce dernier inscrire le second essai français. Pas sûr, pour autant, que cela modifie les réflexions de Marc Lièvremont autour de ce poste.

Le bijou de passe volleyée de Carter

Graham Henry, le coach des Blacks, n’a lui aucun souci à se faire sur ce plan. Diminué ces derniers jours par une blessure au dos, Dan Carter n’a pas réalisé le meilleur match de sa vie face aux Bleus, perdant plusieurs ballons sur des passes a priori simples pour lui, l'un d'eux menant même Maxime Mermoz à l'essai. Mais un Carter « moyen + » reste un poison. Même peu en vue, sa capacité à accélérer le jeu et ses interventions restent souvent décisives, comme en témoigne ce bijou de passe volleyée sur le premier essai des Blacks. Sans oublier le jeu au pied où, sans revêtir son costume de métronome sans faille, l’ouvreur néo-zélandais s’est tout de même montré très solide avec trois transformations, une pénalité et un drop, contre deux transformations ratées. La crème des ouvreurs, quoi.