Parra : « Je n'ai rien à perdre »

Morgan Parra aura la lourde tache de de jouer face à Dan Carter contre la Nouvelle-Zélande - -
Morgan, débuter à l'ouverture samedi contre la Nouvelle-Zélande, est-ce une bonne ou une mauvaise surprise ?
Je vous dirai ça samedi. Numéro 10, ce n’est pas un poste que j’ai l’habitude de pratiquer. Je vais essayer de m’y préparer le mieux possible et de répondre présent, sans me poser de questions. L’avantage que j’ai, c’est qu’on ne joue pas la qualification sur ce match. Je n’ai, entre guillemets, rien à perdre en jouant 10. Il y a eu ces vingt minutes contre le Japon et le Canada. Mais il faudra faire mieux face aux Blacks.
Si vous n'avez pas de pression sur ce match, comment faire pour démarrer sans se poser de questions ?
Mais je m’en pose, forcément. Je vais garder le sourire, l’enthousiasme aussi. Il y en a beaucoup qui aimeraient être à ma place. Neuf et dix, ce sont quand même des postes où j’ai eu l’habitude de jouer en jeune, ou lorsque j’ai débuté avec Bourgoin en Top 14. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais faire un gros match samedi, que je vais rivaliser avec les meilleurs. Mais je vais essayer.
Vous attendiez-vous à jouer à l'ouverture ?
Pas du tout. Avant la blessure de David (Skrela), on avait deux numéros 10, donc ce n’était pas du tout envisageable pour moi. Puis il y a eu l’arrivée tardive de Jean-Marc (Doussain). Plusieurs faits m’ont permis de me dire « peut-être », mais rien de plus. Ce n’était pas dans ma tête.
« C'est le poste de François »
Vous débutez à la place de François Trinh-Duc. Comptez-vous échanger avec lui ?
Oui, François est quelqu’un que j’apprécie et je ne veux pas qu’il y ait de tension entre lui et moi. En aucun cas je ne souhaite devenir le numéro 10 de l’équipe de France. Ce poste, c’est le sien.
Vous serez opposé à distance à un certain Dan Carter...
C’est le meilleur 10 au monde. Je respecte tout ce qu’il fait. Ce n’est pas quelqu’un que je vais admirer sur le terrain non plus. Je vais essayer de faire de mon mieux, de rivaliser face à lui et de mener le jeu, surtout.
Quel est le sentiment qui prédomine au sein du groupe ?
Il y a de tout : de la pression et de l’excitation à l’idée de jouer contre la meilleure équipe au monde. Le fait, aussi, que lors des précédentes Coupes du monde, la France a toujours pu battre les Blacks. Et puis pour moi, ce sera encore différent puisque je vais le débuter en tant que numéro 10. Mais je vais plus me concentrer sur le collectif que sur mon cas personnel. Si l’équipe tourne bien, je pourrai me mettre dans le bain.
Le succès de l'Irlande face à l'Australie a complètement rebattu les cartes des quarts de finale. Perdre vous assurerait un meilleur tableau pour la suite de la compétition...
Tout le monde nous mettrait plus dans le tableau avec l’hémisphère Nord. Mais si on commence à faire des calculs… on peut prendre 80 points ! On a envie de faire un gros match, de répondre présent face aux Blacks, de savoir où on est et de rivaliser avec ces grosses nations du Sud.
Alors, demi d'ouverture, c'est pour un match ou pour plusieurs ?
On va déjà faire celui-là, bien l’attaquer comme il faut. On verra match par match. Aujourd’hui, c’est la Nouvelle-Zélande. On va tâcher de tenir le bateau.