Parra-Yachvili, drôle de couple

Une fois de plus, le Clermontois et le Biarrot seront titulaires à la charnière contre le pays de Galles, samedi (10h), en demi-finale de la Coupe du monde. Deux demis de mêlée initialement en concurrence, et aujourd'hui associés de circonstance.

Il ne devait en rester qu’un. Ils seront finalement tous les deux sur le terrain contre le pays de Galles, samedi à l’Eden Park. Sauf si le Biarrot venait à renoncer en raison de sa contusion à la cuisse, Dimitri Yachvili (31 ans, 57 sélections) et Morgan Parra (23 ans, 34 sélections) enchaîneront une quatrième rencontre de rang associés à la charnière. Une surprise quand on sait que les deux hommes venaient en Nouvelle-Zélande pour se disputer la place de demi de mêlée du XV de France, mais également quand on sait que ces deux gros caractères n’entretenaient pas les meilleures relations au monde. C’est d’ailleurs Yachvili qui débute la compétition contre le Japon, puis Parra qui enchaîne contre le Canada.

Le Clermontois n’avait d’ailleurs jamais caché son ambition de prendre en main le paquet d’avants bleu. « Je ne peux pas dire que j’accepte ce statut de remplaçant, livrait ce gros compétiteur après l’annonce de l’équipe qui a affronté le Japon. Je ne crois pas avoir entendu une annonce d’équipe qui disait que le 9 qui débutait la Coupe du monde serait celui qui la termine. » Le scenario semble en tout cas se dessiner. Mais pas forcément comme il pouvait s’y attendre. Car malgré les récentes bonnes entrées de François Trinh-Duc, Parra ne semble pas prêt à abandonner sa pige d’ouvreur. D’autant que Lièvremont n’a cessé de vanter son état d’esprit et sa grosse motivation.

Parra : « En concurrence, on a tendance à moins se parler »

Les prémices de l’association sont d’ailleurs nées avec la blessure de David Skrela contre le Canada. Trinh-Duc sorti, il fallait revoir les plans. Et vite. « Ça s’est assez bien passé, expliquait Yachvili après la rencontre. En plus, c’était au moment où l’équipe prenait le dessus. Nous n’avons plus eu de questions à nous poser. » Les deux hommes ont depuis peaufiné leur association. Avec succès. « Ça se passe très bien, abonde Parra. Quand on est en concurrence, on a tendance à moins se parler et on a un regard plutôt négatif sur l’autre. Le fait de travailler ensemble instaure une relation différente. »

Le cadet regrette d’ailleurs que Yachvili se soit blessé cette semaine. Toujours demandeur de conseils, il n’a ainsi pas pu continuer de répéter ses gammes avec son coéquipier. Mais celui qui pourrait endosser le rôle de buteur samedi n’a pas manqué de s’entretenir une fois de plus avec Gonzalo Quesada, l’entraîneur de l’attaque française. « En étant numéro 9, Morgan connaît les besoins spécifiques de son demi de mêlée, glisse l’Argentin. Il aide beaucoup « Yach » dans l’organisation du jeu, dans les annonces, dans la circulation des avants. Il lui facilite la tâche. » Comme quoi, deux concurrents peuvent finalement réussir à s’entendre.