Petits mais costauds

Vincent Clerc, « ailier de poche » au regard des standards du rugby moderne - -
Ils sont devenus des exceptions dans le rugby moderne. Des cas à part qui tentent malgré tout d’exister dans un monde de l’ovalie de plus en plus fort, grand et musclé. Dans l’écrin de l’Eden Park d’Auckland, ce samedi (10h, heure française), ils seront toutefois trois à fouler la pelouse. Eux, ce sont les ailiers français Vincent Clerc et Alexis Palisson, ainsi que leur homologue gallois Shane Williams. Du haut de son mètre soixante-dix-huit (pour 90 kilos), le premier nommé est pourtant le meilleur marqueur d’essais de ce Mondial, avec six réalisations en cinq matchs. Une performance qui fait plaisir à Shane Williams, la « puce » du XV du Poireau (1m70, 80kg). « C’est un joueur que j’apprécie beaucoup, très vif, très dangereux », lance-t-il.
Même s’ils s’affronteront ce samedi pour une place en finale de la Coupe du monde à coups de crochets dévastateurs et de courses folles, ces ailiers de poche se vouent un respect réciproque entre membres de la « confrérie ». « On a des profils assez similaires, on n’est pas vraiment des joueurs d’affrontement, confie Vincent Clerc à propos de Shane Williams. On fait partie des petits gabarits. J’aime beaucoup le regarder jouer, c’est un joueur assez exceptionnel, qui est capable de déstabiliser une défense à n’importe quel moment, qui se déplace beaucoup et qui apporte beaucoup de solutions. J’apprécie l’homme et le voir évoluer sur le terrain. C’est quelqu’un qui a une longévité dans le rugby assez exceptionnelle. Il a 34 ans et est toujours au très haut niveau. Il fait partie des exemples. »
L'exception North
Troisième « lutin » de la bande, le Toulonnais Alexis Palisson (1m77, 84kg) tentera lui aussi de briller et de bonifier les ballons donnés par ses partenaires. Toutefois, il croisera sur sa route un géant, en la personne de George North. Culminant à1m92 et accusant 105kg sur la balance, le deuxième ailier gallois fera presque office de curiosité dans cette rencontre, alors que son gabarit est pourtant le plus proche des standards actuels. « C’est un peu l’opposé de Shane Williams mais il est en train d’exploser pendant cette Coupe du monde, analyse Vincent Clerc. Ils s’en servent beaucoup en perforation. C’est souvent lui qui fait la différence, qui est à la conclusion ou qui initie les mouvements. C’est un joueur à surveiller aussi. » Avec son physique de troisième ligne, les ailiers tricolores ne devraient pas avoir de mal à le repérer…