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Saint-André : « J'ai hâte ! »

Philippe Saint-André

Philippe Saint-André - -

Futur sélectionneur des Bleus, Philippe Saint-André envisage l'avenir avec optimisme. A condition de travailler encore plus, histoire de régler les derniers détails nécessaires pour espérer brandir le trophée Webb Ellis.

Au lendemain de cette défaite en finale de Coupe du monde, quel est le sentiment qui prédomine ?

Je crois que l’on n’a jamais été aussi près d’être champions du monde. C’est vraiment la finale la plus accomplie d’une équipe de France. Je suis sûr qu’aujourd’hui, Marc Lièvremont, le staff et même les joueurs doivent se réveiller avec un sentiment de fierté, mais aussi une déception énorme. Ils ont mis tous les ingrédients pour être champions du monde. Ça s’est joué sur des détails. Il faut féliciter cette équipe qui y est arrivée crescendo.

La Nouvelle-Zélande vainqueur de la Coupe du monde, c'était écrit ?

Il faut espérer que dans quatre ans, comme c’est en Angleterre, que ça ne soit pas écrit que l’Angleterre soit championne du monde ! Mais c’est vrai qu’on a un peu ce sentiment, que c’était écrit que les Néo-Zélandais devaient regagner la Coupe du monde sur leurs terres, vingt-quatre ans après la finale de 1987. C’était quelque chose de primordial pour la société et pour la Nouvelle-Zélande.

Certains en France crient au scandale au niveau de l'arbitrage...

Joker (rires). C’est toujours difficile de critiquer l’arbitre et l’arbitrage. Il faut vraiment revoir le match, ses décisions et voir si l’arbitre a vraiment oublié quelques fautes. Mais il faut féliciter les Néo-Zélandais.

Marc Lièvremont paraissait soulagé que ça se termine. Etre sélectionneur est un métier qui paraît compliqué...

J’étais trois semaines en vacances, mais j’ai pu m’apercevoir de l’importance, souvent démesurée, d’une parole ou d’un geste. On est un sport d’humilité, de combat, de vestiaires et d’hommes. Et parfois, il faut que l’information reste à l’intérieur du groupe et ne sorte pas. J’ai l’impression que parfois, on veut faire le buzz pour faire le buzz. Gardons nos valeurs et ne perdons pas notre âme.

Certaines critiques étaient toutefois très légitimes, si l'on se fie aux prestations des Bleus face au Tonga et au pays de Galles, par exemple ?

Comme on dit, c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Ils auraient pu ramener la Coupe du monde à la maison. On est un sport de passion et d’excès. Respectons un peu nos valeurs et notre histoire. Et surtout, que l’on n’essaie pas de ressembler à d’autres sports.

Avez-vous hâte de vous retrouver aux commandes du XV de France ?

Oui, j’ai hâte. D’abord on va regarder, on va visiter… Vu le niveau de ces joueurs, on peut se dire que le Top 14 est de très bonne qualité. On a des joueurs qui sont prêts à enchaîner des matchs de très haut niveau. Ce qui n’était peut-être pas le cas auparavant.

Êtes-vous plutôt optimiste pour la suite de l'aventure ?

Bien sûr, sinon je n’irais pas ! Il faut être optimiste. En revanche, il va falloir travailler encore plus et travailler énormément. On peut voir que le très haut niveau, c’est l’association de plein de petits détails. Là, il en manquait très peu pour être champion du monde. Le ballon est ovale, le rugby est une incertitude. Il faut essayer d’enlever le plus d’incertitudes pour être le plus compétitif possible.

Propos recueillis par Christophe Cessieux et Samuel Ollivier