Skrela renonce

Insuffisamment remis d'une blessure à l’épaule droite, David Skrela est forfait pour la fin de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Déçu et marqué, il est venu en faire part à la presse mercredi matin en compagnie de Marc Lièvremont. C'est le jeune Toulousain Jean-Marc Doussain (20 ans) qui le remplacera.

Tout est allé très vite du côté de Takapuna. La tenue mercredi d’une conférence de presse, rapidement ajoutée au programme Marc Lièvremont, ne laissait guère de doute sur la décision à venir. Touché à l’épaule droite lors de la victoire des Bleus contre le Japon (47-21), David Skrela a finalement dû se rendre à l’évidence. Le néo-Clermontois quitte le groupe France après seulement une dizaine de minutes jouées contre les Nippons et sera remplacé par le Toulousain Jean-Marc Doussain (voir par ailleurs). A la sortie de la rencontre de samedi, Skrela se laissait un peu de temps pour constater l’évolution de sa blessure, mais après qu’il ait consulté des spécialistes français, l’encadrement a pris la décision de remplacer l’ouvreur. « La blessure implique plusieurs semaines d’indisponibilité. La décision avait été prise hier matin (mardi) », indique Lièvremont.

Comme le veut le protocole officiel, la décision a été validée dans la soirée de mardi par un expert de la Rugby World Cup. « On est 100% concentré sur la compétition depuis le 26 juin et je joue dix minutes pour repartir. C’est très frustrant. Le moral n’est pas haut, mais c’est comme ça, pestait le principal intéressé qui quittera la Nouvelle-Zélande jeudi. Je craignais le pire après le Japon. Je pensais passer sur la table. C’est moins grave que prévu, mais quatre jours après le match, j’ai encore beaucoup de mal à mobiliser mon épaule. Le nerf est touché, ça peut prendre plusieurs semaines. On ne sait pas trop quand je vais pouvoir rejouer. »

Papé : « Ça fait chier »

Dans la matinée de mercredi, et même si certains étaient dans la confidence depuis la veille, il a annoncé la triste nouvelle à ses coéquipiers. « Un moment lourd, pas facile à vivre », témoigne le deuxième-ligne Pascal Papé. Une nouvelle sans surprise, notamment quand on se souvient des échanges de regards sur le bord de terrain avec son père et DTN, Jean-Claude Skrela, la veille et alors que ses coéquipiers s’entraînaient en public. Des échanges qui en disaient alors long sur l’issue inéluctable.

Alors, uns à uns, les joueurs prévus au point presse de l’équipe de France ont dans la foulée rendu hommage à l’ancien Toulousain. « C’est un nouveau coup sur la tête après les deux copains (Marconnet et Domingo, ndlr) qui nous ont laissés à Paris, pestait Estebanez. Ça nous permet de relativiser et de profiter. On ne sait pas de quoi demain sera fait. » Pascal Papé reprend en écho : « C’est de la tristesse et de la déception. On perd un super mec et un super joueur. Ça fait chier car c’est un grand gars. » Quant à Imanol Harinordoquy, il regrette le départ d’un de ses quatre copains de jeu de cartes. « On joue à la "bourre" tous les soirs. Plus sérieusement, il va nous manquer car c’est un grand joueur. »

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Une première pour Doussain|||

Il s’en cachait à peine. Marc Lièvremont avait été très agréablement surpris par les dernières sorties de Jean-Marc Doussain sous le maillot du Stade Toulousain. Le staff des Bleus avait donc décidé de placer le capitaine de 20 ans tricolores, récent demi-finaliste du Mondial de sa catégorie, sur la liste « cachée » des joueurs susceptibles d’être appelés en cas de coup dur. Ouvreur de formation, c’est sous les conseils de Jean-Baptiste Elissalde que le Toulousain évolue à la mêlée depuis plusieurs mois. « A la faveur de sa bonne fin de saison et d’une bonne Coupe du monde des moins de 20 ans, il était notre choix prioritaire, a expliqué Lièvremont en conférence de presse. J’ai confiance en ce joueur, même si je ne le connais pas parce que je ne l’ai jamais eu dans l’équipe. Je le considère comme le prétendant le plus capable à ce poste là. » Laissé à disposition de son club pour ce week-end, Doussain arrivera en Nouvelle-Zélande mardi. Avec le contingent de Toulousains, il ne sera pas dépaysé. « C’est quelqu’un de persévérant et travailleur, dévoile le pilier Jean-Baptiste Poux. C’est mérité. Tout son travail finit par payer. Il a l’opportunité de rentrer dans ce groupe. Nous sommes plusieurs Toulousains, nous pourrons l’encadrer. Mais c’est quelqu’un qui saura se fondre dans le groupe. »