Tensions à tous les étages

- - -
Marc Lièvremont a hésité quelques secondes avant de lâcher sa nouvelle attaque en conférence de presse, dimanche dernier. « Je ne sais pas si je dois vous le dire… », avait commencé le sélectionneur. Avant de se lâcher et de comparer ses joueurs à des « sales gosses » et des « enfants gâtés ». Au moment d’annoncer son équipe pour la finale de dimanche face aux All Blacks, il regrettait ce mercredi d’avoir ouvert sa « grande gueule ». Car forcément, du côté des intéressés, la pique de l’entraîneur n’est pas passée inaperçue. A tel point que le groupe s’est entretenu avec le technicien dans la foulée. « Ce qu’on s’est dit ne vous regarde pas », a lancé Lionel Nallet. Du haut de ses 35 ans, le Bressan est le doyen des 30 Bleus. Alors forcément, quand il parle de sa voix rauque et se départir de son calme, on l’écoute.
« Je n’ai pas apprécié, mais c’est mon point de vue, a expliqué le deuxième-ligne au sujet des commentaires de Marc Lièvremont. On se doutait que la semaine serait difficile en raison des critiques. Il n’y avait pas forcément besoin d’en rajouter. Mais ce n’est pas grave. » Pas question, en effet, de mettre de l’huile sur le feu. Lionel Nallet a trop à se concentrer sur la rencontre de dimanche. Les tensions étaient d’ailleurs palpables dès la mi-temps de la rencontre contre le pays de Galles (9-8). Comme vous le révélait RMC Sport, Maxime Médard avait été particulièrement tancé par Marc Lièvremont. Il a même fallu l’intervention d’un de ses coéquipiers pour calmer les esprits. Et à voir la tête du Toulousain ce mercredi à l’entraînement, on imagine que la pilule a un peu de mal à passer…
Le mépris de Rougerie
Il y a donc ceux qui décident de mettre de côté leurs états d’âmes, ceux qui se referment sur eux-mêmes et ceux qui s’en prennent ouvertement à la presse. La semaine dernière, c’est Pascal Papé qui trouvait la question d’un confrère « débile ». Mercredi, c’était au tour d’Aurélien Rougerie de faire son petit numéro. Il y avait déjà eu sa réflexion juste après les Tonga - « Ne comptez par sur moi pour être un bon client », avait-il lancé en conférence de presse - il y a maintenant le mépris qu’il a affiché devant une assemblée d’une centaine de journalistes, dont un tiers environ représentait la presse internationale.
Le Clermontois a d’abord mis beaucoup de mauvaise volonté dans ses réponses, se contentant de quelques phrases courtes. Puis il s’en est pris à certains journalistes, auxquels il reproche de ne pas toujours bien faire leur métier et de ne pas poser de bonnes questions. « La différence entre vous et nous, c’est que personne ne nous juge », a-t-il ensuite asséné. Après avoir répondu de manière très laconique, et sans doute après s’être rendu compte qu’il était allé un peu loin, le centre a finalement joué le jeu des questions-réponses contre mauvaise fortune, bon cœur. A l’image de leur vice-capitaine, les Bleus ont emmagasiné beaucoup de colère ces dernières semaines. Il n’y a plus qu’à espérer que les Blacks soient les seules victimes de cette rancœur.