Troncy : « On est dans notre bulle »

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Jennifer, la France arrive en demies sans avoir encaissé d'essai. Comment expliquez-vous cette force défensive ?
On sait qu’on est vraiment bien en défense et c’est ce qui fait notre force. Et quand on est en confiance en défense, on sait qu’on peut aller loin. Face à l’Australie, pendant 20 minutes, on a un peu galéré. Et on s’est dit : « Ce n’est pas possible, on ne peut pas perdre le match ! » Après, on a mis la main sur le ballon et on ne leur a plus donné ! (rires)
Vous attendiez-vous à retrouver le Canada à ce stade de la compétition ?
Euh non… (rires) Même si, en 2002 et 2006, elles étaient dans les quatre premières équipes. Elles sont habituées mais ça avait beaucoup évolué entretemps. Donc non, on ne s’attendait pas à les voir là.
Et que pensez-vous de l'absence des Néo-zélandaises, qui étaient quadruples tenantes du titre ?
Voir les Néo-Zélandaises éliminées, ça a été un choc. Mais c’est tant mieux pour nous ! (sourire)
Sentez-vous cet engouement grandissant autour de l'équipe de France ?
Oui, on le ressent depuis le premier match. On voit bien avec la presse notamment : les lendemains de matches, il y a plein de gens qui viennent nous poser des questions. Et le public est de plus en plus nombreux. Ça fait plaisir pour le rugby féminin ! Ça change. Quand on nous a dit combien de téléspectateurs avaient regardé le match (1,8 million de téléspectateurs sur France 4, ndlr), on s’est dit : « C’est pas possible, pas pour nous ! » Mais bon, même si ça fait plaisir sur le moment, il ne faut pas rester là-dessus et passer à autre chose.
« Rien ne peut venir nous perturber »
Pour la demi-finale, vous allez passer de Marcoussis à Jean-Bouin. L'ambiance risque d'être différente...
Rien que pour le stade, ce ne sera pas la même chose. Le public sera plus loin. Ce ne sera pas la même ambiance. A Marcoussis, c’est plus famille, les supporters sont proches de nous, de la pelouse. A Jean-Bouin, ce sera plus dans le règlement rugby. Je pense qu’il y aura moins d’enthousiasme. Mais il y a aura du public quand même !
Avez-vous peur d'être rattrapées par la pression avant la demi-finale ?
Non. On a un mentaliste qui nous aide beaucoup à gérer la pression. On a dit qu’on prenait match par match. On est dans notre bulle : c’est jouer, faire de bons résultats et aller le plus loin possible. Il n’y a rien qui puisse venir nous perturber.
Il y a encore quelque mois, on ne vous attendait pas titulaire au poste de demi de mêlée...
Il y a deux ans, je n’étais pas du tout dans l’équipe, j’étais partie vers le rugby à VII. Après, il y a eu l’arrêt de Marie-Alice Yahé et j’ai été rappelée au rugby à XV. Grâce au VII, j’ai pu progresser et me révéler. Déjà, à VII, on joue sur un grand terrain, donc il faut plus courir et enchainer. On progresse aussi dans la vision du jeu et dans la passe.
Il va falloir nous expliquer votre surnom, « petit poney »...
C’est à cause de mes cheveux : ça fait un peu comme du crin, donc du coup, c’est petit poney… (rires)
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