Un « crunch » entre convalescents

L'équipe de France affrontera bien l'Angleterre en quarts de finale de la Coupe du monde. Mais le XV de la Rose a été très décevant ce samedi face à l'Ecosse et n'a dû sa victoire qu'à un essai de Chris Ashton à deux minutes de la fin (16-12).

Des voisins qui adorent se détester. C’était le thème de la finale du groupe B entre l’Angleterre et l’Ecosse, ce samedi à Auckland. Et ça le sera encore samedi prochain entre l’Angleterre et la France. Le XV de la Rose n’avait besoin que d’un point pour se qualifier en quarts de finale. Il a longtemps dû se raccrocher à ce mince espoir tant il a été bousculé par son rival au Chardon à l’Eden Park. Grâce à Dan Parks, rapidement entré à la place de Ruaridh Jackson, et Chris Paterson, chacun auteur de six points, les Ecossais ont fait la course en tête de la 9e à la 78e minute. Il leur a manqué deux petites minutes, jusqu’à l’essai de Chris Ashton, pour créer la sensation et remettre le destin anglais entre les mains de l’Argentine, qui n’aura besoin que d’un point ce dimanche contre la Géorgie (2h, heure française).

Sauvée, la Perfide Albion n’en est pas moins inquiétante. A Londres, certains se demandent déjà comment leur équipe va pouvoir se qualifier pour une troisième finale consécutive. Malgré une partie de tableau a priori facile, avec un XV de France très malade et une possible demi-finale contre l’Irlande ou le pays de Galles. « C’était incroyablement difficile, reconnait le capitaine anglais Lewis Moody. Il faut donner le maximum de crédit à l’Ecosse, qui a fait un match fantastique. On ne s’est pas rendu les choses faciles. Mais on a réussi à redresser les choses en fin de match. On savait que les Ecossais allaient jouer avec tout leur cœur. On les a contrés en deuxième période. »

Le déchet inhabituel de Jonny Wilkinson au pied, avec notamment un 0/3 dans les 25 premières minutes, et l’absence d’initiatives, ont ramené l’Angleterre à la raison. Son carton contre la Géorgie (67-3) restera comme son seul match abouti de la première phase. « On a besoin de faire mieux que ça », tonne le héros du jour, Chris Ashton. Les Ecossais, eux, ne verront pas les quarts pour la première fois de leur histoire en Coupe du monde. « On était dans un groupe difficile mais on a eu des opportunités pour gagner la semaine dernière contre l’Argentine (12-13) et encore ce week-end. On ne les a pas saisies, regrette le capitaine écossais Alastair Kellock. Mais bonne chance à l’Angleterre. » Les rivalités britanniques s’effacent quand il s’agit d’affronter les « Frogs ».