RMC Sport Coupe du monde de rugby

Un wagon à prendre

A eux de prendre le wagon, comme le talonneur Dimitri Szarzewski

A eux de prendre le wagon, comme le talonneur Dimitri Szarzewski - -

Satisfait de certaines performances individuelles lors du succès de dimanche face au Canada (46-19), Marc Lièvremont a fait le choix d’une certaine continuité en maintenant Picamoles, Bonnaire, Papé et Traille dans son XV de départ contre les Blacks. Tout en sortant le Parisien Dimitri Szarzewski de sa frustration. A eux de prendre le train en marche.

Szarzewski, enfin titulaire
Il aura attendu son tour et « rongé son frein pendant les deux premiers matches ». En silence, mais non sans frustration. « J’ai été déçu de ne pas jouer la semaine dernière. J’ai mal vécu le fait de ne pas être sur la feuille de match, même si je ne l’ai pas montré ». Remplaçant contre le Japon, Dimitri Szarzewski pensait débuter samedi dernier contre le Canada. « William Servat a besoin de jouer, s’était justifié Marc Lièvremont. Je me vois mal ne pas donner la chance à Guilhem (Guirado) sur toute la Coupe du monde. C’est pour ça que c’est difficile de prendre trois talonneurs. Dans ma liste initiale, je n’en avais pris que deux. Guilhem a effectué une bonne préparation et a besoin de jouer aussi. » Lien de cause à effet, et mis dans la confidence, c’est finalement face aux Blacks que le talonneur du Stade Français étrennera le maillot bleu dans cette Coupe du monde. « C’est un bonheur de débuter ce match. Là, je suis de bonne humeur. J’ai retrouvé le sourire. J’espère que ceux qui seront sur le terrain sauront être à la hauteur de la confiance accordée. » A commencer par lui.

Picamoles-Bonnaire-Papé : le trio gagnant
Pour eux, il y aura eu un avant et un après Canada. Titulaires, Louis Picamoles, Julien Bonnaire et Pascal Papé auraient pu retrouver le banc face aux Blacks, victimes du turn-over imposé depuis le début du Mondial par Marc Lièvremont. Combatifs, conquérants et percutants, ces trois-là ont surtout gagné, au sortir de leur dernière prestation, le droit de rejouer. Au grand dam de Raphaël Lakafia, Julien Pierre et Imanol Harinordoquy, ce dernier ayant été jugé trop dilettante après le Japon par le sélectionneur. « Julien Bonnaire a été excellent, a confié Lièvremont. Je dis toujours que c’est le joueur plus complet de mon groupe. (…) Pascal a effectué une excellente préparation. Il me fait penser à Louis. Un athlète qui a souvent fait preuve de trop d’inconstance dans ses prestations. Quand il sait se montrer efficace, il peut se hisser au niveau des meilleurs. » Argument également valable pour Picamoles, préféré à un Lakafia plus constant mais « peut-être moins brillant » aux yeux du sélectionneur. « J’ai ressenti un énorme plaisir en entendant mon nom, savoure l’intéressé. C’est un match que tout le monde a envie de jouer. J’ai cette chance. » A lui de bien la saisir.

Traille, en arrière toute
Comme Louis Picamoles, Julien Bonnaire et Pascal Papé, Damien Traille va récidiver contre les Néo-Zélandais. A l’arrière, comme c’était déjà face au Canada. Non plus à l’ouverture, où le polyvalent trois-quarts, forfait contre le Canada en raison d'une blessure à un genou, fait parfois office de dépanneur. « Dans les trente mètres, on peut se servir de lui, décharger Morgan (Parra) sur une partie du jeu au pied, concède Lièvremont. On peut se servir du pied gauche de la charnière et du pied droit de Damien. Mais sinon, non, il n’est pas une solution à l’ouverture». Cela a le mérite d’être clair. Satisfaisant et auteur d’un essai contre le Canada, le Biarrot fera parler sa lecture du jeu et son expérience, lui qui est en passe de devenir, avec 85 sélections sous le maillot bleu, le Tricolore le plus capé en activité devant Sylvain Marconnet. Mais il devra aussi corriger les scories entrevues il y a une semaine. « J’attends plus de Damien, même s’il a mieux fini son match. Qu’il reprenne confiance et nous montre plus, a prévenu Lièvremont. Il a été emprunté sur certaines actions en première mi-temps contre le Canada. »