Une lettre pour trente gars

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Le New Zealand Herald faisait dans le grandiloquent ce samedi pour encourager les All Blacks, à 24 heures de leur finale de Coupe du monde contre la France. La une du quotidien est une lettre ouverte de Sir Wilson Whineray, capitaine légendaire des hommes en noir dans les années 1950-60. « Pour le jeu et pour le pays », s’intitule-t-elle. Un véritable discours d’avant-match dans lequel l’ancien pilier recommande aux hommes de Richie McCaw « d’éliminer les erreurs, les plaquages manqués, les pénalités, les turnovers. Vous avez l’opportunité de réaliser quelque chose qui n’arrive qu’une fois dans une vie, peut-être deux », écrit-il.
Toute la Nouvelle-Zélande, sevrée du trophée Webb-Ellis depuis 24 ans, souhaite voir les siens triompher. Au point de mettre une pression excessive sur les joueurs ? Whineray évoque ainsi l’année très compliquée que vit le pays du long nuage blanc, touché par la catastrophe minière de Pike River, les séismes à répétition à Christchurch et la marée noire dans la région de Bay of Plenty... Même si l’ancien All Black assure que le pays saura accepter avec « humilité et grâce » la défaite, on sent une attente fébrile.
Lomu, Umaga, Cullen, Marshall et les autres...
A la une du cahier sports du New Zealand Herald, on découvre ainsi la liste des 192 joueurs qui ont porté le maillot noir depuis le Mondial 1987, mais n’ont jamais pu remporter la compétition. Parmi eux, des noms aussi ronflants que Jonah Lomu, Tana Umaga, Christian Cullen ou encore Justin Marshall. Autant de légendes qui rêvent de voir les 30 gars de Graham Henry mettre fin à une incroyable série de ratés.
Richie McCaw a dit samedi ressentir cette attente, mais a préféré faire profil bas : « On a des bons joueurs mais ça ne garantit rien. Les gens parlent de mérite. Mais au fond, la question n’est pas de savoir qui mérite quoi. C’est d’arriver sur la pelouse et de jouer son meilleur rugby à ce moment précis. C’est ce qu’on doit faire. On a des joueurs qui ont beaucoup de capacités. Mais ça ne nous garantit rien, pas plus que ce qui s’est passé avant. » Attention donc à l’excès de pression…