Des Bleus encore plus convaincants

François Trinh-Duc - -
Cinquante minutes de jeu. Quelques sièges se libèrent déjà à l’Aviva Stadium de Dublin. Des spectateurs en ont trop vu. Ou pas assez. Leurs Verts souffrent. Les Blancs, qui pendant un quart d’heure ont ressemblé à des Bleus délavés, plongent les plus inquiets des supporters irlandais dans un certain désarroi. Non, leur équipe n’est pas prête à une vingtaine de jours du début de la Coupe du monde. Par contre, en face, ce XV de France qui n’avait tenu qu’une demi-heure à plein régime le week-end dernier à Bordeaux, a livré une prestation assurément plus aboutie.
Malgré une entame et une fin de match compliquées. « On a mis un peu de temps à rentrer dans le match, reconnait Lionel Nallet, capitaine en l’absence de Thierry Dusautoir. Les Irlandais en ont profité pour nous secouer un peu. » L’entrée de François Trinh-Duc a recadré les Bleus, alors que David Skrela avait été mis KO sur l’essai de Cian Healy (9e). Ils ont alors cessé de donner dans l’approximation. Monopolisant le ballon, ils se sont rapprochés des Irlandais grâce à un drop lointain du Montpelliérain (8-6) puis sont passés devant au score (8-13) grâce à une course croisée de Cédric Heymans (31e) après un lancer en touche de Dimitri Szarzewski.
Rendez-vous à Auckland le 10 septembre
Trinh-Duc, encore, en a rajouté après le repos en interceptant une passe du demi de mêlée irlandais Tomas O’Leary (48e) et en marquant le deuxième essai tricolore. Convaincants en mêlée et en touche, après en avoir offert une de chaque catégorie à leurs adversaires en début de match, les Bleus l’ont aussi été en défense pendant une vingtaine de minutes en seconde période. Avant de céder devant Jonathan Sexton (73e) et Jamie Heaslip (80e), des Verts qui avaient un honneur à sauver. Un relâchement qui n’efface pas la belle impression laissée par le XV de France ce samedi.
Sauf pour Marc Lièvremont. « C’est insuffisant, a pesté le sélectionneur dans les couloirs du stade de Dublin (lire par ailleurs). Il faut que je pousse les joueurs à être exigeant. Ça ne suffira pas pour être champion du monde. » Certes. Mais les satisfactions collectives, notamment l’homogénéité du pack, et personnelles (Picamoles, Parra et Rougerie entre autres) invitent à trouver le sélectionneur un peu bougon. Les 30 qui partiront le 29 août pour la Nouvelle-Zélande auront au moins acquis la confiance que devaient impérativement apporter ces deux seuls matchs de préparation. Elle sera utile dès le 10 septembre, à Auckland, face au Japon.