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Dopage dans le rugby : les Bleus préfèrent en rire

Bernard Le Roux

Bernard Le Roux - AFP

Dans son livre « Rugby à charges » à paraître le 5 mars, Pierre Ballester, auteur de l’enquête « LA Confidential » sur Lance Armstrong en 2004, pointe un monde de l’Ovalie gangréné par le dopage depuis trente ans. Rassemblés à Marcoussis, les joueurs du XV de France s’amusent de ces révélations qu’ils jugent dénuées de sens.

« Ça doit être un livre de quatre ou cinq pages car je n’ai jamais vu ça ». La réaction tout en sourire de Bernard Le Roux, ce mardi à Marcoussis, symbolise bien l’étonnement des joueurs du XV de France à l’égard des révélations de Pierre Ballester, dans son livre « Rugby à charges ». Les 294 pages de l’ouvrage s’intéressent, témoignages à l’appui, à un rugby progressivement pénétré depuis les années 1970 par les amphétamines, la Ventoline, les corticoïdes, les anabolisants et autres hormones de croissance.

Pour les Bleus, les allégations de Ballester et de ses dizaines de témoins sont actuellement incongrues. « Si j’étais dopé, je ne serais pas comme ça physiquement », sourit Jules Plisson, qui ajoute se permettre de prendre seulement des « compléments alimentaires pour mieux récupérer ». « On prend parfois de la créatine, de la protéine mais c’est pour la récupération », précise Le Roux, troisième ligne du Racing.

Plisson : « J’appelle le docteur avant de prendre un Aspégic »

Tout aussi étonné, Sofiane Guitoune se souvient seulement de l’ancien deuxième ligne albigeois, Yorgane Correa, suspendu pour deux ans au cours de la saison 2005-2006 pour usage de stéroïdes anabolisants. « Il n’a pas eu de chance. A son insu, il avait pris une protéine avec des conneries dedans. Je pense que c’est le seul genre de cas de dopage : prendre des protéines sur Internet et ne pas forcément s’y connaitre », estime le trois-quarts de l’UBB.

La fréquence des contrôles enrayerait d’ailleurs toute tentative, selon Plisson. « On a un contrôle tous les trois mois. Le suivi longitudinal, avec des prises de sang. Il y a assez de contrôles inopinés pour ne pas passer à travers. Tous les produits que l’on prend sont contrôlés par les médecins et l’AFLD (Agence française de lutte pour le dopage). » « J’appelle le docteur avant même de prendre un Aspégic », plaisante le demi d’ouverture du Stade Français. Car la frontière reste aujourd’hui très ténue entre médicaments autorisés et substances prohibées.

la rédaction avec LD, à Marcoussis