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Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - -

Comme souvent en rugby et encore davantage face à l’Irlande, le match se jouera d’abord devant ce dimanche (16h). Le pack français, où seul Bonnaire fait son entrée, est prêt au combat face à l’une des meilleures deuxièmes lignes du monde.

Lionel Nallet ne se frottera pas au coup d’envoi aux terribles O’Brothers, cette deuxième ligne irlandaise Paul O’Connell- Donncha O’Callaghan qui martyrise tous ses adversaires depuis une décennie. Il devrait attendre l’heure de jeu pour entrer dans l’arène. « Contre les Irlandais, ce sont toujours des matches de gladiateurs », prévient quand même le Racingman. Il a collectionné dix de ses 78 sélections face au XV du Trèfle, pour une seule défaite. Ça ne l’empêche pas d’encourager Yoann Maestri et Pascal Papé, les titulaires dans la « cage », à rester extrêmement vigilant. « Ça court moins que les Ecossais mais ils sont capables de tenir le ballon pendant 10, 15 temps de jeu, avec beaucoup de défi physique. » Et la clé du coffre-fort vert apparait au grand jour : « Si on leur pose des problèmes dans ce secteur, on les mettra en difficulté parce qu’ils s’appuient beaucoup là-dessus. »

L’impeccable Pascal Papé sait lui aussi le challenge qui l’attend. « On a la chance de pouvoir s’étalonner face à ce genre de joueurs. C’est très motivant », sourit-il. Les Bleus avaient connu quelques problèmes en touche face à l’Ecosse il y a une semaine. Des approximations interdites face à l’attelage vert, qui a fait du domaine aérien une spécialité aussi reconnue qu’une célèbre bière sombre locale. Une autre tradition des Celtes est l’intensité qu’ils instillent au combat de près. « Ce sont vraiment des pénibles. Ils posent beaucoup de soucis dans les rucks, les zones de plaquages, pour récupérer beaucoup de ballons », décrypte Louis Picamoles, seul sortant dans le pack par rapport à l’Ecosse, au profit de Julien Bonnaire, plus aérien et mobile.

Un turnover déjà prévu

« Ils sont toujours à la limite de la faute. Il faut être très fort sur les déblayages. On sait que ça va être dur. Il faut se le mettre dans la tête pour être efficace sur le terrain », soutient Nicolas Mas. En tête de gondole de la mêlée tricolore, le pilier perpignanais sera aux premières loges. Comme la semaine dernière, lui pourrait jouer toute la rencontre quand les quatre avants remplaçants essayeront de profiter du travail d’usure des titulaires. Ça avait très bien fonctionné contre l’Ecosse. L’expérience de Servat et Nallet (118 sélections à eux deux), la fougue et la puissance de Debaty, avaient enfoncé le clou. Leur mission face à l’Irlande, et ils l’acceptent, sera exactement la même.