RMC Sport

France-Australie : c’était le « Michalak show »

Frédéric Michalak

Frédéric Michalak - -

Titulaire à l’ouverture, Frédéric Michalak a livré une prestation de grande classe samedi soir face à l’Australie (33-6). Agressif en défense, réaliste au pied, inspiré et décisif sur l’essai de Fofana, le Toulonnais a été impeccable.

Il leur a tout fait. Ou presque. Les coups de pied de transformation (13e, 55e, 65e). Le drop (40e). Les plaquages bien virils. Et l’exploit individuel, une course plein axe au sortir d’un crochet, pour mettre en orbite Wesley Fofana sur le deuxième essai tricolore (65e). Ne manquait que l’essai personnel finalement pour parachever le show Frédéric Michalak. Qu’à cela ne tienne, le contrat était largement rempli pour le demi d’ouverture toulonnais. Plus ancien capé (57 sélections, la 1ere en 2001) sur la pelouse du Stade de France, la star du RCT a assumé son rôle. Ses rôles. Celui du cadre expérimenté. Du meneur pétri de vista. Et de l’exemple à suivre.

Quelques heures plus tôt, c’est lui qui donnait déjà le ton, de la voix, aux micros des médias. « Il va falloir plaquer et se relever, se déplacer plus vite. Sinon, on sera en retard. Les joueurs ne doivent pas se poser de questions. Ils doivent courir. » Frédéric Michalak n’était pas du fiasco de 2010 (16-59). Pas de mauvais souvenirs à évacuer pour lui donc, pas de scénario cauchemar à évacuer. Le trentenaire et père de famille avait pourtant son lot de pression à gérer. Avec six petites sélections en cinq ans, Michalak ne faisait plus office d’incontournable en équipe de France.

Charvet : « Il est unique »

Pour changer la donne, il fallait prouver, exporter sur le terrain cette « faim » que confessait sans peine l’intéressé cette semaine à Marcoussis. Faire aussi bien, voire mieux que la belle copie offerte par une équipe d’Argentine bis (10-49) fin juin. L’enfant de Toulouse l’a fait. De la voix en conférence de presse, il est passé au geste face aux Wallabies. Solidaire derrière et extrêmement réaliste en première période, à l’image du reste de l’équipe, Frédéric Michalak a passé la seconde dans le deuxième acte. Plus entreprenant, plus en vue aussi, il a largement bonifié le jeu tricolore.

« Il vient de tellement loin, rappelle Denis Charvet, consultant RMC Sport. Utilisé à la mêlée, à l’ouverture… C’est Fred. Il est unique. » Le rôle de cadre ne semblait pas trop lourd sur ses épaules samedi soir, comme sur celles de Yannick Nyanga, auteur d’une jolie percée pour son retour en sélection, et de Louis Picamoles, omniprésent. De quoi satisfaire Philippe Saint-André dans sa quête avouée de leaders. Le public du Stade de France ne s’y est pas trompé d’ailleurs. Après avoir scandé son nom sur la percée amenant l’essai de Fofana, les spectateurs ont réservé une standing-ovation à Frédéric Michalak. Méritée. Amplement méritée.

A.D