
France-Ecosse : Michalak dans tous ses états

Frédéric Michalak - -
Samedi soir, Frédéric Michalak a joué 71 minutes avant de se blesser à l’épaule et d’être remplacé par François Trinh-Duc. Mais durant le laps de temps qu’il aura passé sur la pelouse du Stade de France, le Toulonnais a livré plusieurs combats dans la même match. Car Michalak s’est finalement adapté au rythme de la partie et à la prestation d’ensemble de son équipe. Quand les Bleus ont balbultié leur rugby et quelques fondamentaux, le numéro 10 a enchainé les passes ratées et un jeu au pied indigent, à l’image de cette pénaltouche manquée (21e). En revanche, lorsque ses camarades ont affiché de meilleures intentions, l’ancien Toulousain a pris ses responsabilités, ramenant les siens dans le match sans trembler au pied (6-6) avant de leur donner, pour la première fois, les clés de la rencontre (9-6).
Pas averti, blessé, puis ovationné
Mais ce Michalak-là aurait très bien pu, aussi, s’égarer. Cloué au pilori depuis le début du Tournoi par la presse étrangère, encore rhabillé pour l’hiver en début de semaine par l’ancien sélectionneur anglais Clive Woodward, le demi d’ouverture avait le visage fermé samedi. C’est de détermination mais aussi de rage qu’il tapera dans la main de Maxime Machenaud après l’essai de Fofana (65e). C’est encore de rage qu’il fera rebondir avec force le ballon après que Debaty ait annihilé à lui tout seul un formidable deux contre un avec Clerc (62e) dont il était à l’origine. Sur les nerfs, Michalak en vient même à laisser parler ses poings lors d’une empoignade avec Hogg (44e) dans le dos de l’arbitre. Le Français et l’Ecossais frôlent le carton jaune.
Mais c’est un rouge que lui adresse son corps en fin de match. Sévèrement touché à l’épaule gauche sur l’essai de Médard (70e), Michalak souffre d’une luxation. Peut-être le choc de trop dans ce Tournoi pour le joueur du RCT, au physique si sollicité depuis un an (46e match samedi !). Obligé de quitter la pelouse, il cède sa place à François Trinh-Duc, direction l’hôpital, le tout sous un tonnerre d’applaudissements et de cris du Stade de France. « Je garde en mémoire l’image de Michalak qui a été applaudi par un public debout en fin de match, racontera à l’issue du match Philippe Saint-André. Tout le monde attendait sa performance et il a été bon. » Cette fois, la presse étrangère devrait le laisser tranquille.