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Goze prend le pouvoir

Paul Goze

Paul Goze - -

Le président de l’USA Perpignan, Paul Goze, a été élu ce vendredi à la tête de la Ligue Nationale de Rugby. Proche de Serge Blanco, l’imposant dirigeant catalan fait de la refonte du calendrier international son cheval de bataille.

Paul Goze président de la Ligue Nationale de Rugby, c’est un véritable poids lourd du ballon ovale qui s’installe à la tête de l’organisme dirigeant du rugby professionnel français. Au sens propre comme au sens figuré. La légende veut en effet que le président du l’USAP, qui quittera ses fonctions dans la semaine pour se consacrer pleinement à son nouveau costume, porterait une carcasse oscillant entre 150 et 180kg ! Mais bien plus que sa silhouette de mastodonte, qui fait partie intégrante du personnage, c’est surtout l’empreinte qu’il a laissée dans le club catalan qui lui vaut aujourd’hui le respect et le soutien de ses pairs.

Goze a tout connu dans le rugby avec Perpignan, sa ville de naissance. Joueur de haut niveau dans les années 70, Goze a même disputé une finale de championnat en 1977, perdue face à Béziers (12-4). Agent immobilier de profession, il a dirigé une agence Foncia, entreprise crée par un certain…Jacky Lorenzetti, actuel président du Racing-Métro. Dirigeant de l’USAP avant l’ère professionnelle, c’est surtout depuis son retour au club en 2007 qu’il a redonné aux Sang et Or leurs lettres de noblesse. Ses deux coups d’éclat : le passage éclair de la superstar néo-zélandaise Dan Carter en 2009, et la même année le bouclier de Brennus.

Pour une refonte du calendrier international

Au comité directeur de la LNR depuis sa création en 1998 et proche de Serge Blanco, Paul Goze entend s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur Pierre-Yves Revol, tout en apportant sa touche personnelle : « Mon principal objectif est de faire que le travail qui a été fait depuis plusieurs années et la création de la Ligue par mes prédécesseurs, que je salue, perdure. Il faudra faire avancer des dossiers comme ceux de la Coupe d’Europe, le calendrier international… Autant de chantiers qu’il faudra impérativement traiter pendant cette mandature. »

Fervent défenseur d’une élite à 16 clubs, mais également d’un allégement du calendrier international, Goze entend mener la chasse aux doublons et placer les grosses écuries du Top 14 dans les meilleures conditions pour les coupes d’Europe. Un « serpent de mer » comme il se plait à le dire, sur lequel ses prédécesseurs se sont cassés les dents. S’il n’a pas fait l’unanimité lors de l’élection, où il a devancé Alain Tingaud et Max Guazzini, il n’attise pas non plus les foudres des autres présidents du monde professionnel, comme le laisse entendre le patron du RCT Mourad Boudjellal : « J’étais un soutien de Max Guazzini, mais pas un opposant farouche à Paul Goze. » Voilà qui résume bien l’esprit de consensus de l’emblématique Catalan, nouvel homme fort du rugby professionnel français.

Anthony Tallieu avec Laurent Depret