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Jauzion : « Les Anglais aiment nous marcher dessus »

Yannick Jauzion croit l'équipe de France capable d'élever son niveau de jeu.

Yannick Jauzion croit l'équipe de France capable d'élever son niveau de jeu. - -

Yannick Jauzion est un des anciens de ce XV de France qui affronte l’Angleterre samedi au Stade de France. Le Toulousain est certain que les Bleus gagneront leur dernier rendez-vous du Tournoi... même si la crainte des Anglais est là.

Yannick Jauzion, en quoi un match contre l’Angleterre a-t-il toujours une saveur particulière ?
Il y a toujours ce côté traditionnel qui ressort, ces rivalités entre les Anglais et les Français. Les Anglais aiment le défi physique, ils aiment nous marcher dessus autant que possible. Et nous, ce sont des matches que l’on aime jouer.

Mais on peut dire que l’Angleterre est votre bête noire...
C’est vrai que les statistiques ne sont pas en notre faveur. Il y a deux ans, le contexte était différent. On voulait mettre en place en équipe de France un système de jeu particulier, qui n’était pas encore bien rodé. Ils en ont profité. Après, sur les matches importants, je pense aux Coupes du monde 2003 et 2007, les Anglais nous ont battus deux fois. Bien sûr qu’on les craint. Mais on a aussi cette confiance qui nous anime et qui fera aller le plus loin possible samedi.

Les Anglais seront handicapés par les blessures...
L’équipe de France aussi a son lot de pépins. Au contraire. Quand de nouveaux joueurs arrivent dans ces circonstances, ils ont envie de prouver qu’ils ont leur place dans cette équipe. Ce match sera très difficile face à des éléments souhaitant prouver leur valeur et qui nous imposeront un gros défi athlétique.

Il y a quelques années, les Français partaient battus face à l’Angleterre. Est-ce que cette mentalité a évolué aujourd’hui ?
On a souvent dit qu’en 2003, l’équipe de France avait perdu parce qu’il pleuvait. En vérité, on s’est un peu caché derrière cette excuse pour masquer nos lacunes. Nous aussi, on a notre style de jeu. S’il pleut, on jouera peut-être différemment mais on restera efficace. C’est sûr que les Anglais, de par leur puissance, leur capacité à gagner des duels en un contre un, pourraient tirer un avantage de cela. Mais je crois l’équipe de France capable d’élever son niveau de jeu dans un tel contexte.

En cas de victoire samedi, la France pourrait réaliser le Grand Chelem. Vous aviez pris part au dernier, en 2004. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Pour moi, il est synonyme d’aventure pour le groupe. Je pense à tout ce que l’on a vécu pendant deux mois. Il y a eu un bel état d’esprit, une ambiance sur et en-dehors du terrain. J’ai vraiment senti les joueurs impliqués. Même si le Grand Chelem n’est pas au bout, on aura fait une vraie avancée sur ça.

Que voulez-vous dire ?
On s’est rendu compte que lorsqu’on faisait les efforts tous ensemble, on arrivait plus facilement à gagner nos duels. Par moments, on était même, quelque part, devenu un véritable rouleau compresseur. On l’a ressenti face aux Gallois, notamment en seconde période durant laquelle on n’a pas craqué. C’est bien d’avoir ce genre de sensations. Mais il ne faut pas oublier les lacunes que l’on a eues par le passé, faire le bilan de tout ça et s’efforcer d’être le plus performant à chaque match.

La rédaction - Laurent Depret à Marcoussis