L’avènement de Maestri

Précieux dans les airs comme au sol, le deuxième ligne toulousain a justifié sa deuxième titularisation de rang, la première à Saint-Denis, contre l’Irlande ce dimanche (17-17). A 24 ans, il s’affirme comme la relève de Lionel Nallet.

Son premier rendez-vous avec le public du Stade de France a été décalé de trois semaines, alors Yoann Maestri ne l’a pas manqué. Il a profité de sa première titularisation et de ses quatre-vingt minutes de jeu contre l’Irlande ce dimanche pour se faire remarquer, sous l’œil attentif de ses parents montés de Carqueiranne, dans le Var. Il n’y a que le résultat qui a déçu la famille (17-17). Car Yoann, lui, a brillé, convaincu. Une troisième fois en trois matches. Bref, il s’installe dans la maison bleue.

On l’a vu travailler avec férocité dans les rucks, impulser du dynamisme au près, survoler un alignement où O’Connell et O’Callaghan n’ont pu régner dans les airs comme ils en ont l’habitude. La faute notamment au Toulousain, qui a perturbé avec entrain les lancements irlandais. On l’a vu aussi charger balle en main sans peur. Et sans reproche ? Un petit, une perte de balle qui rebondira jusqu’à Tommy Bowe pour le deuxième essai irlandais juste avant le repos.

Homme du match

Philippe Saint-André a préféré retenir le positif, cet allant qui a souvent fait avancer ses troupes, cette application développée sous les ordres de Guy Novès depuis 2009. S’il lui fallait une nouvelle preuve de la confiance que lui accorde PSA, Yoann Maestri l’a obtenue à l’heure de jeu quand il est resté sur le pré alors que Pascal Papé rejoignait le banc. Avec Morgan Parra et Wesley Fofana, ils sont trois de la promo 2007 des moins de 20 ans à avoir débuté et terminé la partie.

Lionel Nallet peut profiter de sa tournée d’adieux sans regret, la relève est déjà là. Même le grand public ne s’y est pas trompé. Les téléspectateurs l’ont élu homme du match, une chose rare pour un deuxième ligne. Le sourcil sombre, il s’est déclaré « très déçu du résultat », au micro de France 2. Si le rêve de Grand Chelem s’est envolé hier, lui pourra toujours se souvenir de cette touche volée à O’Connell, un exploit en soi (38e). Et regarder au loin un horizon tout bleu se profiler.

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Des éloges, aussi, pour Poitrenaud |||

Le sélectionneur du XV de France a salué la performance de Clément Poitrenaud face à l’Irlande (17-17), ce dimanche en match en retard de la 2e journée du Tournoi des VI Nations. « Il a fait un match de qualité. Il a été bon dans les duels. Il a passé la ligne plusieurs fois, a déclaré Philippe Saint-André. Il n’avait pas joué la semaine dernière et il avait des crampes. On a donc décidé de le remplacer en deuxième période (68e). »