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L'imbroglio Doussain

Guy Novès

Guy Novès - -

La convocation chez les Bleus de l'ouvreur du Stade Toulousain, après le forfait de David Skrela, a relancé les tensions entre le club champion de France et le XV de France. Le joueur ne sera libéré qu'après le week-end de Top 14.

L’union sacrée autour du XV de France, en cette période de Coupe du monde, s’est légèrement lézardée ces dernières heures à l’occasion de la convocation du Toulousain Jean-Marc Doussain. La guéguerre quasi consubstantielle à l’ovalie tricolore entre les gros clubs pourvoyeurs d’internationaux et la FFR a connu un nouvel épisode mercredi lorsque Marc Lièvremont et son staff ont acté le forfait de David Skrela (épaule), et appelé le jeune ouvreur stadiste pour disputer le Mondial. Le bras de fer a pour prétexte le calendrier à venir du capitaine de l’équipe de France des moins de 20 ans. Le club a accepté de libérer le joueur après la réception de Biarritz, vendredi, comptant pour la 4e journée du Championnat de Top 14.

Doussain rejoindra les Bleus lundi, soit 24h après le match contre la Canada, et quatre jours avant le choc face aux Blacks. « J’aurais préféré qu’il arrivé plus tôt », a reconnu Lièvremont. Avant d’éteindre le début d’incendie. « Oh, je ne rentrerai pas dans une quelconque polémique. » Guy Novès, le manager toulousain, a également montré patte blanche. « Il y a zéro polémique, Jo Maso (manager de l’équipe de France) m’a rappelé hier (mardi) à 22h15 pour me dire qu’il avait compris nos contraintes. On va devoir demander à Jean-Baptiste Ellissalde (entraîneur des arrières toulousains) de rechausser les crampons, c’est une situation loufoque pour un rugby qui se dit professionnel. »

Une série de contentieux entre le Stade Toulousain et le XV de France

Ce n’est pas le premier coup de canif de Novès dans la Maison bleue. Au printemps, il avait ouvert le feu sur le triumvirat Lièvremont-Ntamack-Retière, et « aux responsables qui ont mis en place ce système », après la défaite historique des Bleus en Italie, au Tournoi des VI Nations. En 2007, un mois après la nomination du nouveau sélectionneur, Novès, toujours, avait interdit d’accès les entraînements du Stade Toulousain au staff des Bleus. Enfin, le travail d’approche opéré par la FFR pour débaucher Yannick Bru, entraîneur des avants toulousains, pressenti pour devenir l’adjoint du futur patron des Bleus, Philippe Saint-André, a suscité l’ire du président Jean-René Bouscatel. « Je n’ai pas encore réalisé, on verra ça quand je serai là-bas », déclarait Doussain, encore tout à sa joie. Sous le rêve, une réalité bien plus âpre.