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Le papy fidjien qui fait de l’assistance

Simon Raiwalui

Simon Raiwalui - -

Alors que les Fidji vont défier les Bleus ce samedi (18h) à Nantes, les joueurs évoluant dans les clubs français peuvent remercier Simon Raiwalui. Installé en Europe depuis quinze ans, Le deuxième ligne du Racing Métro 92 veille jalousement sur la diaspora.

A 36 ans, Simon Raiwalui est déjà grand-père. Expatrié en Europe depuis une quinzaine d’années, le solide deuxième ligne du Racing Métro 92 (1,99 m, 128 kg) est à la tête d’une imposante famille. Celle des joueurs fidjiens. Ses « petits enfants » comme il les appelle. Venus tenter leur chance loin de leur archipel natal, les colosses du Pacifique s’appuient sur ses larges épaules au moindre souci.

« Quand un jeune gars comme Remi Vakaola (ancien du Racing Métro 92) est arrivé, il ne connaissait rien, raconte Raiwalui. Je devais l'appeler pour lui dire de ne pas rater l'entraînement de 9h du matin. Je le prenais par la main pour l'emmener chez le médecin. C'était comme avoir un enfant de plus dans ma maison. »

Lâchés dans un monde nouveau, les Fidjiens sont parfois déboussolés en arrivant sur le Vieux Continent. Le climat, les infrastructures, la densité de population… le choc culturel est brutal. « Au moindre problème, ils m'appellent, confie l’ancien capitaine de la sélection fidjienne (39 sélections). C'est la même chose avec les Samoans, les Tongiens. Nous formons une communauté soudée. Nous sommes si loin de chez nous, on cherche donc à veiller les uns sur les autres. » Une entraide qui n’est pas de tout repos. Le téléphone de Raiwalui ne cesse de sonner. Parfois au beau milieu de la nuit. Mais le généreux « parrain » se montre toujours disponible pour les siens.

« Les mecs apprennent à plaquer comme ils peuvent »

Parmi les 30 joueurs retenus pour défier le XV de France ce samedi à Nantes, ils sont neuf, principalement des arrières, à évoluer dans l’Hexagone cette saison (5 en Top 14, 4 en Pro D2). Une véritable équipe de déménageurs. « On mange beaucoup ici, sourit l’ancien joueur des Saracens. Il fait plus froid en France donc on passe énormément de temps enfermés. Aux Fidji, on est tout le temps dehors, à se baigner, à jouer au touch rugby. »

Adeptes des plaquages dévastateurs, les insulaires ne font pas dans la finesse lorsqu’il s’agit de stopper un adversaire. « Les mecs n’ont pas de coachs spécialisés donc ils apprennent à plaquer comme ils peuvent, en imitant leurs idoles », explique Raiwalui. Les Bleus savent à quoi s’en tenir. Ce week-end, il leur faudra être costauds pour faire plier cette famille pas comme les autres.

Alexandre Jaquin avec Laurent Depret