Le XV de France n’a plus le droit à l’erreur

Bien qu’il s’agisse d’un test-match, la défaite sera interdite pour la France face à l’Argentine ce soir (23h). Pour mettre fin à une spirale négative qui dure depuis plusieurs mois, les Bleus devront venir à bout de leur bête noire.

La victoire ou la honte. Une perspective peut-être un peu rude dans le cadre d’une tournée, mais une perspective bien réelle. Car demain, en cas de défaite, les Bleus version Saint-André rentreront dans l’histoire du rugby tricolore. Pas par son côté le plus enviable. Si défaite il y a, l’équipe de France connaitrait alors sa plus longue série de match sans victoire depuis 1982 avec 5 rencontres infructueuses. Une semaine après la cruelle défaite contre l’Argentine (20-23), la pression est donc déjà sur les épaules de PSA qui clame à qui veut l’entendre : « Contre les Pumas, je veux des guerriers ».

Après le nul contre l’Irlande, des défaites contre l’Angleterre et le pays de Galles, est venu s’ajouter la semaine passée un nouveau revers face aux Pumas, à Cordoba. Le « Goret » n’entame ainsi pas son mandat sous les meilleurs auspices. Sans en tirer des conclusions trop hâtives et à simple titre de comparaison, ni Pierre Berbizier (sélectionneur de 1991 à 1995), ni le tandem Skrela - Villepreux (1996-1999), ni Bernard Laporte (2000-2007), ni Marc Lièvremont (2007-2011) n'ont connu plus de trois matchs consécutifs sans victoire.

Moins grave mais non moins symbolique, le XV de France a été dépassé au classement IRB par les Pumas pour pointer aujourd’hui à une « piteuse » 8e place mondiale. Une dégringolade de 5 places par rapport à la fin d’exercice de Lièvremont, révélatrice d’une période de moins bien pour le rugby tricolore. Le « pire », c’est que le mandat naissant du staff du XV de France n’explique pas tout, puisqu’il en va de même pour la plupart des grandes nations, à l’instar de la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud ou encore l’Angleterre…

Faire mentir les chiffres

Pour relever la tête, les Français doivent donc impérativement l’emporter ce samedi. Mais ils ne seront pas confrontés à une équipe qui leur réussi. Illustration avec des chiffres qui plaident largement en faveur des Pumas : sur les 11 derniers matchs contre les Bleus, l’Argentine l’a emporté 8 fois, la France n’a plus gagné en Argentine depuis 14 ans (victoire à Buenos Aires 37-12 le 20 juin 1998) et la dernière fois que les Bleus gagnaient un match au cours d’une tournée dans l’hémisphère sud, c’était il y a 3 ans (victoire contre la Nouvelle-Zélande 27-22). Un bail.

C’est donc un véritable défi qui attend l’équipe de France, que Saint-André résume dans une formule bien à lui : « En France, on aime bien Coubertin mais le haut niveau, c’est gagner ». Gagner, voilà donc le mot qui revient en boucle. Gagner pour mettre fin à une dynamique négative mais aussi à une série noire en Argentine, le tout pour égayer une saison 2012 qui, elle, ne restera pas dans l’Histoire.

Le titre de l'encadré ici

Les compos|||

ARGENTINE : Tuculet - Barrea, Gosio, Contepomi (cap), Montero – (o) Urdapilleta, (m) Cubelli - Senatore, Leonardi, De la Vega - Lozada, Farias Cabello - Gomez Kodela, Bordoy, Guinazu.

Remplaçants : Tetaz Chaparro, Postiglioni, Guzman, Macome, Baez, Landajo, Ascarate

FRANCE : Dulin – Fall, Fritz, Mermoz, Huget – (o) Michalak, (m) Machenaud – Picamoles, Ouedraogo, Lapandry – Maestri, Papé (cap) – Attoub, Szarzewski, Debaty

Remplaçants : Tolofua, Domingo, Samson, Lauret, Parra, Trinh-Duc, Fofana