Les anciens au soutien de Lièvremont

Thomas Lombard - -
Faut-il licencier Marc Lièvremont ?
Vincent Moscato : « Il ne faut pas oublier qu’il a fait un Grand Chelem l’an dernier. Lors de cette tournée d’automne, il est aussi parvenu à battre l’Argentine (15-9), qui nous a quand même battus sept fois au cours des dix dernières confrontations. Virer un entraîneur à un an de la Coupe du monde, ça ne se fait pas ! »
Serge Simon : « Ce serait complètement contre-productif. On place un mec depuis des années sur un objectif. Il ne faut pas repartir sur un nouveau chantier. On argumentait de la même manière à propos Raymond Domenech, mais sa situation était autrement plus compliquée. Chez les rugbymen, il n’y a pas de déliquescence du groupe. »
Thomas Lombard : « Il a fait ses preuves en tant qu’entraîneur. Il y a un problème de responsabilisation évident du côté des joueurs. Quand il y a un souci, il ne faut pas attendre de prendre 50 points pour tirer la sonnette d’alarme ! »
Quels joueurs vous paraissent incontournables ?
V. M. : « Je conserverais les cinq joueurs de devant, avec Chabal en 3e ligne et pourquoi pas Dusautoir. Clerc, Picamoles et Harinordoquy pourraient aussi faire partie de ce groupe. Mais ils devraient être appelés pour la Coupe du monde. »
S. S. : « Il faut s’appuyer sur les cinq de devant « élargi ». En troisième ligne, je pense à Dusautoir, Harinordoquy et évidemment Chabal. Derrière, je vois des gens expérimentés comme Skrela, Jauzion, Clerc ou Poitrenaud. La stratégie de Marc est d’une naïveté assez incroyable. A douze mois de la Coupe du monde, il faut arrêter les expériences ! »
T. L. : « Dans cette équipe, le potentiel est indéniable. Harinordoquy, Dusautoir, Jauzion ou Parra font partie des cadres. Mais désormais, tout le monde doit jouer carte sur table : les joueurs et le staff doivent parler le même langage. »
Avec la débâcle contre l’Australie, faut-il déjà faire une croix sur la Coupe du monde ?
V. M. : « Cela n’a rien à voir. La Nouvelle-Zélande avait écrasé les Français à Lyon en 2006 (3-47). Un an plus tard, les Bleus ont pris leur revanche en quart de finale de la Coupe du monde (20-18). Ce match contre l’Australie n’est qu’un accident, un peu comme un boxeur qui se fait contrer et qui tombe par K-O. »
S. S. : « C’est vrai qu’il y a encore un an, on ne pensait pas aborder la Coupe du monde de cette manière… Mais il serait totalement incohérent de dire que l’équipe de France est devenue la dixième équipe mondiale. Nous avons le meilleur championnat et des joueurs qui peuvent rivaliser avec les meilleurs du monde. »
T. L. : « En 1999, on a pris une raclée contre la Nouvelle-Zélande trois mois avant le début de la Coupe du monde (7-54). Ça ne nous a pas empêché de les battre en demi-finale (43-31). Lors des dernières Coupe du monde, il y a systématiquement eu un exploit des Français lorsqu’ils ont joué une nation annoncée comme favorite. »