Les Bleus, bêtes noires des Blacks

Pour répondre à une avant-match houleuse et au haka, les Français entrent sur la pelouse avec des t-shirts bleu-blanc-rouge. - -
C’est un peu comme une histoire d’amour. Avec ses bons et ses mauvais moments. Pour la cinquantième fois de leur histoire - et pour leur dernière rencontre de cette tournée automnale - Français et Néo-Zélandais se retrouvent samedi à Marseille. Vainqueurs de leurs trois précédentes rencontres, Bleus et Blacks joueront donc le match du « Grand Chelem ». Mais au-delà de la simple victoire, c’est surtout l’affrontement symbolique de ses deux places fortes du rugby qui attire l’attention.
Tout simplement parce que la France est l’adversaire le plus souvent rencontré dans l’histoire de la Nouvelle-Zélande. Tout simplement également parce qu’à part l’Afrique du Sud (17 victoires), la France est le pays qui s’est le plus imposé contre la nation numéro 1 du rugby mondial. Pendant que l’Angleterre ne s’impose que deux fois en quatorze rencontres, les Bleus réussissent cet « exploit » à douze reprises.
Et parmi ces matchs, beaucoup restent dans la mémoire collective. A commencer par la fabuleuse demi-finale de 1999. Cette année, la bande à Lamaison ne laisse aucune chance à ses adversaires et s’impose 43-31 dans un match fou à Twickenham. « Même dix ans après, je pense qu’on a marqué les esprits, se souvient l’ouvreur. Ça reste un match d’anthologie. Battre en demi-finale les Néo-Zélandais en Coupe du monde, alors qu’ils étaient archi-favoris reste une belle performance. »
La guerre des maillots
Et la performance ne sera pas un acte isolé. Capables du pire, mais également du meilleur, les Bleus de Laporte récidivent en 2007. Tout le monde les attend à Saint-Denis pour affronter l’Ecosse en quarts, mais c’est finalement à Cardiff que se rendent Ibanez et consort. Une affaire de couleur de maillot vient polluer l’avant-match. Comme une guerre psychologique. Et à ce petit jeu les Bleus s’imposent 20-18, grâce notamment à un en-avant de Frédéric Michalak sur l’essai.
La guerre des maillots, l’en-avant de Michalak hier. L’affaire Bastareaud aujourd’hui. Une semaine après la quatrième victoire tricolore en terre néo-zélandaise en juin dernier (27-22) à Dunedin, le trois-quarts centre s’« illustre » en inventant une histoire d’agression lors de la troisième mi-temps de la rencontre suivante à Wellington (défaite 14-10). Des aveux qui émeuvent le gouvernement qui se confond en excuses… avant que la police ne désavoue le joueur du Stade Français, obligé de reconnaître son mensonge. Depuis, Bastareaud n’a plus été rappelé en bleu. Ainsi va l’histoire d’amour entre Français et Néo-Zélandais. Avec ses hauts et ses bas.