Les Bleus n’attendent que ça

L'équipe de France avait défié les All Blacks lors du haka en quarts de finale de la dernière Coupe du monde - -
Cette fois, on y est. Ou presque. Dans tout juste un mois, la Nouvelle-Zélande accueille la Coupe du monde de rugby. Autant dire demain. Et du côté des Bleus, l’impatience grimpe. Avec les stages de préparation au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et à Falgos (Pyrénées-Orientales), Marc Lièvremont a voulu rompre la monotonie du quotidien du Centre national de rugby de Marcoussis (Essonne). Mais malgré les efforts de leur sélectionneur, les joueurs du XV de France attendent maintenant de connaître le grand dépaysement avec le départ pour « le pays du long nuage blanc », prévu le 29 août. Une contrée qui rappelle des souvenirs heureux aux Bleus. C’était il y a presque quatre ans, mais cela reste encore gravé dans les mémoires. Le 6 octobre 2007, à Cardiff, l’équipe de France éliminait les Néo-Zélandais en quarts de finale de la Coupe du monde (20-18) au terme d’un match resté dans les annales. Une rivalité rugbystique qui reprendra le 24 septembre prochain, pour le compte de la troisième journée de la poule A.
Un affrontement qui fait déjà saliver d’envie Dimitri Szarzewski, le talonneur des Bleus. « C’est quelque chose d’extraordinaire, s’emballe-t-il. On a la chance d’être dans la poule de la Nouvelle-Zélande, de pouvoir l’affronter chez elle. C’est fantastique. » Toutefois, le joueur du Stade Français rappelle que la fête pourrait vite être gâchée si le match ne tourne pas en la faveur des Bleus : « On s’attend vraiment à ce que cela soit très dur, un cauchemar même, de jouer contre le pays organisateur. Il faut vraiment se préparer pour répondre présent. » Mais plus que l’affrontement avec le pays hôte, c’est le fait de disputer la compétition au « pays des Blacks » qui représente beaucoup pour les joueurs tricolores.
Servat : « On va aller là-bas en mission »
« La Nouvelle-Zélande c’est le fameux haka ou encore Jonah Lomu, confie d’ailleurs Aurélien Rougerie. Il y a des souvenirs de gosse, notamment John Kirwan (trois-quarts aile international néo-zélandais entre 1984 et 1994, ndlr) lorsque j’avais 14 ans.» A un mois du début de la compétition, William Servat a lui aussi conscience de la portée symbolique de ce Mondial. « C’est un pays qui représente énormément de choses pour le rugby, avec une équipe emblématique », déclare-t-il. Malgré tout, du haut de ses 33 ans, le talonneur toulousain rappelle que lui et ses coéquipiers n’iront pas dans l’hémisphère sud pour faire de la figuration. « C’est de l’autre côté de la planète. Notre groupe va aller là-bas en mission. On sera isolé de notre monde et on aura qu’une seule chose à faire, c’est vivre ensemble et essayer d’être le plus performant possible. » Une mission qui, si elle est réussie, pourrait résonner encore plus fort dans un pays où le rugby fait quasiment office de religion.