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Les cinq Bleus qui ont marqué France-Australie

Thierry Dusautoir

Thierry Dusautoir - AFP

Auteur d’un match plein face à l’Australie (29-26), samedi, le XV de France a certainement réalisé l’une de ses meilleures prestations sous l’ère Saint-André. Une victoire d’envergure bâtie notamment sur les grosses performances de cinq joueurs : Teddy Thomas, Thierry Dusautoir, Yoann Maestri, Camille Lopez et Bernard Le Roux.

Teddy Thomas

Deux matches, quatre essais. Déjà étincelant une semaine plus tôt face aux Fidji (40-15), Teddy Thomas a de nouveau brillé samedi face à l’Australie (29-26). Le jeune international français a régalé le public du Stade de France, en inscrivant un essai somptueux, qui restera à coup sûr dans l’histoire du XV de France. Une folle chevauchée durant laquelle il a éliminé pas moins de cinq Australiens, avant de résister au retour d’un sixième. FAN-TAS-TIQUE ! Si l’ailier du Racing-Métro a encore été irréprochable dans son apport offensif, il a néanmoins montré ses limites du moment derrière. Avant son exploit, Teddy Thomas a notamment perdu « bêtement » deux ballons importants. « Sur ses deux premiers ballons, on l'a senti un peu fébrile », confirme Philippe Saint-André. Preuve qu’à 21 ans, il lui reste encore une grosse marge de progression sur le plan défensif.

Thierry Dusautoir

Le Toulousain a tout « pété » sur la pelouse du Stade de France. Avec un 12 sur 12 au plaquage, le capitaine des Bleus a rendu copie parfaite face aux Wallabies. Les Bleus voulaient se rassurer en défense, ils l’ont fait avec brio et Thierry Dusautoir en a été l’un des grands artisans. Véritable leader collectif, le troisième ligne a fait sauter des mains australiennes deux ballons d’attaque primordiaux, dont un plaquage décisif sur la dernière offensive, offrant ainsi aux Bleus leur première victoire face à une équipe majeure depuis deux ans. « Dusautoir a été monstrueux, s’exclame Denis Charvet, membre de la Dream Team de RMC Sport. Dans l’ombre, il a été fracassant. C’est lui qui sauve la patrie à la fin. Dans des matches comme ça, il est indispensable. C’est le vrai régulateur de cette défense et il emmène tout le monde dans son sillage. » Bref, Thierry Dusautoir a régalé le Stade de France et s’est même offert sa première victoire face à l’Australie en tant que capitaine.

Yoann Maestri

Et dire qu’il était incertain avant la rencontre. Touché à l'abdomen jeudi à l’entraînement, le deuxième-ligne du Stade Toulousain a bien tenu sa place face aux Wallabies. Et heureusement pour les Bleus car Maestri a tout simplement été énorme. Impeccable dans les rucks, avec notamment un travail considérable dans toutes les zones de combat, Maestri a impressionné par son envie et son mental extraordinaire. Il a notamment été à l’origine d’une perte de balle décisive lors d’un temps fort australien. Un match quasi parfait pour l’âme du pack français, qui a failli être noirci par une nervosité heureusement non sanctionnée par l’arbitre Nigel Owens.

Camille Lopez

De retour en Bleu après plus d'un an d'absence, Camille Lopez est en train de marquer de gros points sur cette tournée d’automne. Brillant le week-end dernier face aux Fidji, le Clermontois a réitéré sa performance face aux Wallabies. Une animation en attaque excellente, une alternance au jeu intéressante, un jeu au pied digne des plus grands (6 sur 7) et une défense quasi parfaite avec un seul échec sur ses 12 plaquages. Le jeune numéro 10 du XV de France, qui forme une charnière complémentaire avec Sébastien Tillous-Borde, a rendu une copie très propre. Certains seront évidemment tatillons et n’auront pas manqué de noter ses deux renvois directs en touche. Mais il suffit de voir son superbe service au pied distillé à Yoann Huget sur la première offensive tricolore du match pour oublier ses deux petites erreurs. Du haut de ses 25 ans et ses quatre sélections en Bleus, Camille Lopez s’installe clairement au poste de demi d’ouverture. Une place qu’il n’aurait jamais imaginé occuper il y a moins d’un an après sa grave blessure au genou.

Bernard Le Roux

Comme son compère Thierry Dusautoir, Bernard Le Roux a été explosif au Stade de France. En 73 minutes, le troisième-ligne d’origine sud-africaine a littéralement tamponné tous les Australiens qui passaient sur son chemin. Avec son impressionnant impact physique, le Racingman a asphyxié les Wallabies. Meilleur plaqueur de la rencontre avec 15 plaquages sur 16 réussis, dont un énorme sur Horwill, Le Roux n’a jamais rien lâché en défense, qui aura été héroïque. « On a eu une super défense, agressive, qui a défendu très haut et qui a permis à l’équipe de France de faire perdre beaucoup de ballons aux Australiens, a d’ailleurs expliqué Jean-Claude Skrela, ancien DTN, dans l’Intégrale Sport sur RMC.

Atonio et Chiocci, des entrées remarquées

Longtemps malmenés dans les mêlées fermées (le point noir de cette soirée), les Bleus ont pourtant terminé plus fort que les Wallabies. Un renversement en partie dû aux très bonnes entrées en jeu d'Uini Atonio et Xavier Chiocci. Les deux piliers ont permis au pack tricolore d’avoir une meilleure assise. Alors qu’ils étaient perturbés sur les sorties de balle en première période, en concédant notamment deux pénalités dans ce secteur de jeu, les hommes de Philippe Saint-André ont retrouvé de la fraîcheur et du peps en deuxième période, leur permettant ainsi d’assurer leur succès.

Alexandre Mispelon