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Les dégâts collatéraux de l’affaire Bastareaud

Mathieu Bastareaud est en vacances dans les Caraïbes

Mathieu Bastareaud est en vacances dans les Caraïbes - -

La vraie-fausse agression de Mathieu Bastareaud pourrait envenimer les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande à deux ans de la Coupe du monde.

La colère est sans doute à la hauteur de la honte ressentie en Nouvelle-Zélande au moment où Mathieu Bastareaud avait livré sa première version, celle de l’agression. A l’époque, c’est le Premier ministre néo-zélandais lui-même qui s’était fendu d’une lettre d’excuses officielles. Le mensonge éventé, le pays hôte de la prochaine Coupe du monde de rugby craint désormais les répercussions négatives de l’affaire sur son image. La Fédération néo-zélandaise de rugby a même qualifié d’ « outrage » les affabulations du joueur.
Les excuses de Bastareaud, publiées jeudi dernier par l’intermédiaire de son club, le Stade français, n’ont pas apaisé les tensions. « Je dois dire que mettre ça sur le compte de l’inexpérience d’un jeune joueur n’est pas suffisant », a déclaré le maire de Wellington, lieu de l’agression imaginaire. Le maire a évoqué ouvertement une « collusion » entre le joueur et le staff des Bleus. « Il y a d’autres joueurs impliqués, le docteur de l’équipe et l’entraîneur aussi parce que Bastareaud a été renvoyé en France très vite, a-t-il poursuivi. Cela dépasse l’affaire d’un seul joueur et je crois que nous méritons des excuses. »

Simon : « On va être conspués jusqu’à la prochaine Coupe du monde »

Le sentiment dominant en Nouvelle-Zélande est que la Fédération française de rugby s’est jusque là montrée trop légère dans la gestion de l’affaire. L’éditorialiste d’un quotidien en ligne néo-zélandais, The Press, écrit d’ailleurs que « les excuses de Bastareaud ne sont pas assez. (…) Ses histoires ont dépeint la Nouvelle-Zélande dans le monde du rugby et ailleurs comme un pays dangereux pour le tourisme. (…) La FFR doit nous aider à remédier à ça. Elle doit acheter des pleines pages dans la presse pour dire que c’était une fabrication et pour faire la promotion du pays ».
Ancien international, Serge Simon craint que la France devienne désormais le « vilain petit canard du rugby mondial qui a osé insulter la Nouvelle-Zélande ». « C’est loin d’être une affaire refermée. Elle aura des répercussions internationales. Je crois qu’on va être conspués jusqu’à la prochaine Coupe du monde. Le gouvernement français doit prendre la mesure de ce qu’il s’est passé. Le rugby français est ébranlé à sa base. » Le 24 septembre 2011 à Auckland, la France retrouvera les Blacks au premier tour du Mondial…

La rédaction - Julien Marival