
Lièvremont : « C'est le pied ! »

Marc Lièvremont - -
Marc, ne le prenez pas mal, mais pensez-vous que l'équipe de France puisse être championne du monde (allusion à la même question posée après la défaite face à la Nouvelle-Zélande à laquelle le sélectionneur avait répondu : « Tu m'emmerdes avec ta question », ndlr) ?
Je ne sais pas. Les joueurs ont honoré leur part du contrat, ont fait aussi bien que certaines générations passées. Maintenant, dans le passé justement, on a souvent vu des équipes de France se sublimer dans l’adversité, réussir le meilleur et se planter derrière. Reste à savoir si ce groupe a seulement envie d’imiter ses illustres prédécesseurs ou s’il souhaite écrire sa propre histoire.
Vous attendiez une réaction de vos joueurs. Êtes-vous fier de leur réponse ?
Oui, je suis fier. La semaine se termine bien, elle a été très belle. On s’est senti vivant. Beaucoup de belles choses se passent. C’est le pied !
Vos joueurs semblent avoir parfaitement appliqué votre schéma de jeu à l'instar de Dimitri Yachvili, très bon dans l'occupation du terrain au pied...
C’est difficile de sortir un joueur du lot. J’étais très heureux de cette première mi-temps en termes de jeu, de combativité et de discipline. La deuxième mi-temps a été plus heurtée, plus compliquée. La victoire n’aurait peut-être pas pu eu la même saveur si on avait disputé la même deuxième mi-temps que la première. Il y a eu une belle réaction d’orgueil des Anglais qui nous ont poussés dans nos retranchements. Je suis très fier que les joueurs se soient accrochés jusqu’au bout.
« Pas une mauvaise stratégie de laisser Imanol se morfondre »
Pourquoi n'avez-vous pas titularisé Imanol Harinordoquy à chaque match depuis le début du Mondial?
Je connais bien Imanol, peut-être mieux qui quiconque. Son début de compétition n’a pas été aussi abouti que je l’espérais. Imanol est un formidable compétiteur. Le laisser se morfondre sur le banc et le lâcher pour ce quart de finale contre ses adversaires préférés, ce n’était peut-être pas une mauvaise stratégie.
Vous aviez demandé aux joueurs de se prendre en mains. Ont-ils été les seuls à prendre la parole dans le vestiaire à la fin du match ?
Pas tant que ça. Je prône cette responsabilisation du groupe parce que ce sont eux qui sont sur le terrain. Je le fais depuis toujours et j’ai apprécié qu’ils s’impliquent comme jamais, mais j’ai toujours été là pour les accompagner.
Que pensez-vous du pays de Galles, votre adversaire en demi-finale ?
J’étais assez confiant (sur une qualification de la France en demi-finale, Ndlr) parce que j’avais commencé à regarder les matches de nos adversaires potentiels : l’Irlande et le pays de Galles. Si j'avais dû parier, peut-être que l'Irlande semblait plus compacte devant. Mais j'ai trouvé une très belle équipe galloise, courageuse devant et avec beaucoup de talent derrière. Elle maîtrise bien son rugby. Ce ne sera pas simple. J'ai envie d'y penser dès ce soir. J'encourage aussi les joueurs à fêter la victoire, c'est mérité, mais il faut se tourner très vite sur cette demie.