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Lièvremont dégoupille encore

Marc Lièvremont

Marc Lièvremont - -

Au lendemain de la défaite contre la Nouvelle-Zélande (17-37), et alors que les Bleus disputeront un dernier match de poule aux allures de huitième de finale, samedi contre les Tonga, Marc Lièvremont s'est à nouveau emporté dimanche contre un journaliste lors d'une conférence de presse houleuse. Ambiance !

La tension est encore montée d’un cran du côté de Takapuna. A l’occasion de la traditionnelle conférence de presse de lendemain de match, Marc Lièvremont a eu un échange très vif avec un de nos confrères, qui s’est étonné de voir l’entraîneur des Bleus sortir de sa réserve dans la foulée de la rencontre contre la Nouvelle-Zélande (17-37), samedi à l’Eden Park. « Tu m’emmerdes avec ta question », avait-il lâché quand on lui demandait s’il pensait cette équipe toujours capable de devenir championne du monde. L’échange a été encore plus vif ce dimanche. « Que ça te plaise ou non il faudra se satisfaire de ça, a-t-il lancé d’un ton sec. Tu peux quitter la salle si mes réponses ne te conviennent pas. (…) Tu peux prendre la porte. Je trouve la question déplacée. Si tu trouves ma réponse vulgaire, je m’en fous. »

Dans le viseur du technicien, certains journalistes de presse écrite. Marc Lièvremont leur reproche notamment de s’être lancés dans une guerre personnelle contre lui. « Décidemment, tu me cherches. Très bien. J’assume », a-t-il ajouté pour clore la discussion. Marc Lièvremont supporte mal le manque de soutien et la remise en cause permanente de ses choix, notamment d’une partie de la presse, mais aussi et surtout des consultants des différents médias qui n’épargnent pas l’ancien troisième-ligne du XV de France. Même si certains choix du staff des Bleus posent question, le nouvel échange verbal de dimanche apporte un lot de tension supplémentaire autour de l’équipe de France.

Il se met dans une situation délicate

Car cette passe d’armes n’est pas la première. La veille de la rencontre contre le Canada à Napier, Marc Lièvremont s’en était déjà pris à un journaliste du même titre qui s’interrogeait sur la pertinence d’annoncer une composition d’équipe aussi tôt dans la semaine, au lieu d’attendre l’issue de la rencontre entre le Canada et les Tonga. Le technicien avait ensuite abrégé la discussion, zappant même le point avec les radios, qui suit habituellement la conférence de presse, avant de leur accorder un peu de temps quelques heures plus tard. « Je n’éprouve pas forcément du plaisir à voir les visages de certains, mais je prends sur moi, livrait-il. Je n’oublie pas qu’il y a des lecteurs et des supporters du XV de France qui nous poussent. » De longs silences, des incompréhensions, des attaques… Le climat est clairement à la défiance.

En sortant de sa réserve, l’entraîneur de l’équipe de France se met dans une situation délicate. Même s’il juge (à raison ?) les attaques déplacées, sans doute aurait-il fallu prendre un peu de recul. « Vous ne pouvez pas me demander d’être spontané et de dire ce que je pense », avait-il répondu quand on lui demandait s’il regrettait parfois sa spontanéité. Personne entière, il risque de s’enfermer dans un rôle mal interprété par le public français à 20 000 km de distance. « Je commence à être vacciné. Si je devais me piquer à chaque fois que je vois un article de la presse française ou néo-zélandaise… Si j’en crois les messages reçus par mes proches, j’en déduis que la presse n’a pas été extrêmement flatteuse, mais je suis habitué et je m’en contrefous. » L’épisode de dimanche est venu le prouver.