Lièvremont : « Il faut prouver notre force contre les grands du Sud »

Marc Lièvremont reconnait la progression du rugby français - -
Marc Lièvremont, après les succès de Biarritz et de Toulouse en demi-finale de Coupe d’Europe et le Grand Chelem réalisé par votre XV de France, on ne peut que s’enflammer devant tant de réussite...
Vous savez, en sport, il faut toujours relativiser. Mais à l’issue de cette saison, on peut quand même se féliciter. Le rugby français est en bonne santé.
Mais en cette fin de championnat, le bilan de cette année 2010 est forcément positif...
Ecoutez la saison dernière, c’était l’année de l’Irlande. Mais en une année, les Irlandais ne sont pas devenus soudainement nuls. Cette saison, il faut être conscient qu’on a profité du facteur de chance. Avec l’équipe de France, le calendrier était favorable. En Coupe d’Europe, nos clubs ont reçu lors des deux demi-finales. Mais je le reconnais après une année 2009 pas terrible au niveau des résultats, il y a eu de la progression.
Justement, comment expliquez-vous cette progression du rugby français ?
J’ai l’impression que le rugby français a trouvé une forme d’équilibre dans son organisation si particulière. Et cette année, le niveau de jeu du Top 14 est de bien meilleure qualité. Cette saison, le rugby hexagonal a été dominateur. Reste à le prouver face aux grands du Sud. Contre ces joueurs, il y a beaucoup plus d’intensité. Il faut voir plus loin parce que la Coupe du monde arrive vite.
Voir les clubs et votre équipe de France aussi conquérants doit forcément vous donner des ambitions en vue de la Coupe du monde...
C’est simple, les Français n’ont rien à envier à personne sur le plan de la stratégie et de l’organisation défensive. Au niveau de la conquête aussi, on est souverain. On l’a vu lors de la Coupe d’Europe et du Tournoi des Six Nations. En termes d’animation offensive et surtout en termes de rythmes, les gens du Sud ont encore beaucoup d’avance sur nous. Il va falloir continuer à travailler afin de développer notre propre rugby. On doit trouver ce juste équilibre.
Avec Biarritz, Imanol Harinordoquy a réalisé une grosse performance face au Munster. Pour vous, symbolise-t-il la réussite actuelle du rugby français ?
En rugby, j’ai toujours dû mal à mettre quelqu’un en avant. Mais c’est sûr, Imanol il a été bon. Puis, je l’ai vu souvent à terre ce dimanche (sourires).
Insinuez-vous que le Basque en a un peu rajouté ?
Non (rires). Imanol, je le connais bien Quand je vois que c’est lui qui est au sol, je m’inquiète moins. Puis, ses blessures ont permis au BO de reprendre son souffle et de hacher le jeu. Mais il a fait preuve de courage en jouant avec un masque assez impressionnant.
David Skrela a été lui aussi très efficace...
Après sa grave opération au genou, ce n’était pas gagné. On savait que ce serait long. Mais dans ce match décisif, il a su être déterminant. Sur l’essai inscrit par le Stade Toulousain, il a été plein de classe.