Lièvremont : « Quelque chose d’énorme au bout »

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Marc Lièvremont, à quoi vous attendez-vous vendredi à Cardiff face aux Gallois ?
A l’enfer, certainement ! On connaît la ferveur du public gallois dans cette enceinte du Millenium Stadium. Le Pays de Galles possède une équipe formidable, qui joue un rugby magnifique. Elle m’avait marqué lors de son Grand Chelem dans le tournoi il y a deux ans. Les Gallois restent sur des matches un peu compliqués. Je pense à leur défaite face à l’Angleterre (30-17) ou à leur victoire au forceps contre l’Ecosse (31-24). L’année dernière, on avait mis fin à leur bonne série (victoire de la France 21-16). Ils auront envie de nous rendre la monnaie de notre pièce. Ce sera très chaud. A nous de rester centrés sur notre rugby.
D’autant qu’un succès vous rapprocherait de la victoire finale…
Le challenge proposé est compliqué. Les joueurs savent qu’ils vont disputer ce fameux troisième match sur lequel on bute. Ils savent aussi que si on gagne, on aura une fin de tournoi plus abordable, avec deux réceptions, l’Italie et l’Angleterre pour, peut-être, quelque chose d’énorme au bout...
« Un climat de confiance s’installe »
Vous obsède-t-il, ce fameux troisième match d’affilée que vous n’arrivez pas à remporter ?
Tout le monde en parle, les joueurs, le staff. Même si chaque série, chaque match a son scénario, il y a des enseignements à tirer. Le fait d’être placé dans des conditions optimales, avec des joueurs libérés d’une journée de Top 14, de pouvoir travailler dans la continuité, d’aller plus dans le détail, d’avoir des entraînements doublés, tout cela joue en notre faveur. A nous de ne pas gâcher cette chance.
Vous vous réjouissez des conditions optimales de préparation…
Oui. Ce sont d’ailleurs des conditions que possèdent nos adversaires depuis de nombreuses années. Les garçons peuvent mieux récupérer. On a pu avoir plus de temps pour préparer le match contre l’Irlande. On est super content, d’autant que c’est la première fois que cela arrive. L’année dernière, on avait préparé le match dans des conditions extrêmes. Malgré tout, on avait gagné.
L’équipe galloise sera privée de plusieurs joueurs-clefs, dont Williams, Jenkins, Rees, Powell, Wyn Jones…
Raison de plus pour ne pas se rater. Il leur manque notamment des cadres chez les avants. On peut penser que notre profondeur de banc est plus conséquente que la leur. Mais leurs remplaçants ne sont pas des manchots non plus. La victoire remportée dans la douleur face à l’Ecosse va probablement les sublimer. Je pense qu’actuellement, il y a un climat de confiance qui est en train de s’installer chez les observateurs. « Vu ce qu’ils ont montré, les Français sont inarrêtables », doivent se dire les gens. Mais non ! Occupons-nous d’abord de notre performance. Il faut que l’on arrive à élever notre niveau, améliorer notre jeu au pied et effacer les quelques fautes de main entrevues face à l’Irlande. Voilà les chantiers.