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Lièvremont : « Un tournant si on confirme le week-end prochain »

Marc Lièvremont faisait profil bas à l'issue de la victoire des Bleus

Marc Lièvremont faisait profil bas à l'issue de la victoire des Bleus - -

Marc Lièvremont a goûté la victoire du XV de France (27-22) mais le sélectionneur a déjà l'esprit tourné vers le test de Wellington.

Marc Lièvremont, finalement le XV de France ne va pas si mal ?
Oui. Ce n’est pas trop mal. On est content.

Du bonheur tout simplement ?
Oui, j’ai l’habitude quelque part de recevoir les victoires ou les défaites avec de la retenue. Je ne suis pas du genre à sauter au plafond. Je suis content pour les joueurs, pour cette tournée, pour cette semaine car on va pouvoir bosser dans la sérénité. On a quelque chose d’énorme à préparer. Je suis déjà sur le match de Wellington. Ca a été le discours de Thierry Dusautoir sur le terrain et de moi dans les vestiaires. Cette victoire n’est pas une fin en soi. Beaucoup s’attacheront à la relativiser mais c’est aussi mon boulot. On a l’impression d’avoir réussi un truc pas dégueulasse.

La clef, ça a été de ne pas laisser les Blacks prendre le score ?
Des clefs il y en a d’autres. Tactiquement par rapport au contexte il y a eu des choses intéressantes et d’autres à revoir. Je suis un éternel insatisfait. Je ne peux pas sauter au plafond, car je pense au deuxième match.

On peut parler d'exploit?
Gagner contre la Nouvelle-Zélande et sur ses terres c’est un exploit majuscule. On ne travaille pas pour se nourrir d’exploit. Il faut pérenniser ce succès en gardant la tête froide.

Est-ce que ce match peut être un tournant ?
Vous m’aviez déjà posé la question au soir de la victoire contre le Pays-de-Galles. On n’a pas les moyens de se glorifier sur la continuité. Un tournant, je ne crois pas. On manque de maîtrise sur beaucoup de choses. J’ai envie que l’équipe de France installe son rugby et enchaîne les performances. Ce sera un tournant si on le confirme le week-end prochain.

Vous connaissez le poème de Kipling « tu seras un homme mon fils » ?
(Il commence à le réciter). Il faut savoir relativiser triomphes et défaites. C’est mon boulot de mettre le doigt où ça fait mal. La tournée démarre seulement. J’ai encore de l’appétit heureusement pour emmener mon groupe vers un deuxième succès à Wellington.

Les Blacks vont être encore plus forts dans une semaine ?
Avec une semaine de plus ça va être passionnant à gérer. On avait très peu de bases face à cette équipe néo-zélandaise même si on s’est inspiré du jeu développé par leurs provinces en Super 14. Il y a un aspect tactique à ne pas négliger. On va discuter de ça.

Il y a quinze ans, la France avait gagné le premier test puis le deuxième et ça avait été l’enfer. Emile N’Tamack était là. Il peut être important pour préparer ce test.
Oui. Même si c’est quinze ans plus tard. Je pense qu’on a tous quelque part l’expérience des matches de haut-niveau. On sait quel sera l’accueil des Blacks à Wellington. Il faut travailler d’abord sur nous.

Des garçons comme Médard, Dupuy ont été très bons...
Julien Dupuy a fait très peu de mauvais choix notamment au pied pour sa première sélection. Il a transformé le dernier essai ce qui était essentiel. Maxime Médard, c’est une confirmation de son potentiel mais il y en a eu beaucoup d’autres. J’ai envie de retenir le collectif qui a été agressif, qui a joué quelques coups avec bonheur et avec réussite.

La rédaction - Laurent Depret à Dunedin