Lièvremont va se retrousser les manches

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Marc Lièvremont a quitté ses joueurs le cœur un peu plus léger après la victoire contre le pays de Galles (28-9). Un peu seulement. On imagine en effet quelles auraient été les conséquences d’une coupure de trois mois si le Tournoi s’était achevé sur le revers italien (22-21). Une vilaine habitude prise par les Bleus, battus trois fois lors des dernières rencontres de leur trois dernières tournées (contre la Nouvelle-Zélande en 2009, en Argentine en 2010 et contre l’Australie en 2010). Finalement, seuls des succès contre l’Angleterre l’année dernière (12-10) et le pays de Galles avaient apporté une quiétude relative au groupe. Relative, car ces deux succès sont intervenus dans des contextes délicats à gérer.
Le Tournoi à peine terminé, qu’il faut déjà se projeter sur l’avenir. Contrairement à ce qu’il avait laissé entendre dans un premier temps, le groupe bleu est désormais loin d’être figé. Le pacte de confiance entre Lièvremont et ses joueurs est rompu et le départ de cinq joueurs après la débâcle italienne en atteste. L’entraîneur sera-t-il prêt pour son annonce de 30 noms le 11 mai prochain ? Pour l’instant ce n’est pas le cas. « Non, je ne suis pas prêt, mais il faudra bien que je sorte ces noms. Humainement, et je m’en félicite, c’est toujours aussi difficile de choisir. Quels que soient mes choix, ils seront difficiles. »
Laporte : « On ne peut pas être marron à chaque fois »
Avant cela, l’ancien Biarrot a décidé de couper au Pays basque qu’il a rejoint dimanche. Huit jours de pause aux côtés des siens avant de se remettre au boulot et de retrouver Marcoussis au moins une fois par semaine pour débriefer le Tournoi, préparer le stage et se pencher encore un peu plus sur l’identité des élus. Mais avant cela, c’est silence radio. « Je vais certainement me montrer très discret lors des deux prochains mois. Cela va être des supputations, des interrogations, sur la liste des trente. Je ne vais pas vous (les journalistes, ndlr) aider. »
Ancien entraîneur de l’équipe de France qu’il a dirigée lors des deux dernières Coupes du monde, Bernard Laporte livre son analyse. « La tournée de juin 2010 est catastrophique. En novembre, on passe à côté. Ce tournoi est le troisième rendez-vous manqué, peste-t-il. Ça veut dire que beaucoup de joueurs ont perdu du crédit. Quand il sort des joueurs après l’Italie, il a anticipé sa liste. S’il les sort, cela ne me semble pas critiquable. Sinon, il accorde la confiance à des gens qui l’ont trompé. Il n’a alors plus le droit à l’erreur. » Et l’ancien secrétaire d’Etat de conclure : « A un moment, il faut un patron. On ne peut pas être marron à chaque fois… ».