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LNR : la guerre de la présidence est lancée

Paul Goze

Paul Goze - -

L’assemblée générale de la LNR se réunit le 16 novembre pour élire le nouveau comité directeur qui doit nommer dans la foulée son président. Une bataille rangée annoncée qui pourrait connaitre des sommets si Max Guazzini se présentait.

Comme tous les 4 ans, l’assemblée générale élective de la Ligue Nationale de Rugby se réunit statutairement pour élire le nouveau comité directeur, et par extension son nouveau président. Dix-sept candidats pour 13 postes à pourvoir, répartis en 3 collèges plus une personnalité qualifiée représentant la FFR (Jean-Paul Dumond) : 5 représentants des clubs de Top 14 à choisir parmi Mourad Boudjellal (Toulon) René Bouscatel (Toulouse) Marc Chérèque (Grenoble) René Fontès (Clermont), Paul Goze (Perpignan), Jacky Lorenzetti (Racing-Metro 92) et Alain Tingaud (Agen), 3 pour les représentants de Pro D2 parmi Alain Carré (Colomiers) Jean-Marc Manducher (Oyonnax) Christian Millette (Aurillac) et Lucien Simon (Pays d’Aix), et 3 personnalités parmi Max Guazzini, Jean-Pierre Lux, Thierry Pérez, Francis Salagoity et Patrick Wolff.

En ce qui concerne le poste de président, seul Patrick Wolff (65 ans), vice-président de la LNR depuis sa création en 1998, vice-président exécutif de Clermont de 1995 à 2001, et expert-comptable de profession, a pour le moment déclaré sa candidature à la succession de Pierre-Yves Revol. Il pourrait être rapidement rejoint par Paul Goze (61 ans), à la tête de l’USAP depuis 2007. Le dirigeant catalan attend la première des deux pré-réunions jeudi (la seconde se tiendra le 15 novembre) pour savoir s’il a l’appui d’au moins une vingtaine de présidents de clubs professionnels avant de se jeter au feu. Enfin, l’ancien président du Stade Français, Max Guazzini (de 1992 à 2011), attend lui aussi de prendre le pouls lors de la première pré-réunion. Encore marqué par son éviction précipitée du club parisien, il ne veut pas vivre un second affront et ne se lancera que s’il a une chance réelle de l’emporter.

Blanco, le bâton dans les roues de Guazzini

En cas de candidature du plus charismatique des présidents qu’ait connu le Stade Français, ce dernier trouvera sur sa route un farouche adversaire en la personne de Serge Blanco, président de Biarritz et ancien patron de la Ligue. Les deux hommes ne s’apprécient pas, et l’ancien arrière international rejette totalement la vision du rugby-paillettes que porte Max Guazzini. Si ce dernier n’est pas élu au comité directeur, Blanco sera gagnant dans tous les cas. « Père » de la LNR en tant que premier président, il y conserve encore une large influence et donc aussi sur Patrick Wolff qui prône un rapprochement LNR/FFR. De même, Serge Blanco est un proche de Paul Goze, qui se voudrait, lui, le président de la continuité et porterait le projet d’un Top 14 puissant et d’une refonte complète du calendrier international.

Si Guazzini est élu au comité et se présente à la présidence, l’heure sera alors venue de faire un choix pour le patron du BO, qui jugera qui de Goze ou Wolff sera le plus à même de battre son « ennemi politique ». En cette période électorale musclée outre-Atlantique, les petits coups entre amis risquent aussi de pleuvoir entre les élites du rugby français.

Anthony Tallieu avec PD et LD