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Mach : « Ça m’avait rongé de l’intérieur »

Brice Mach

Brice Mach - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Appelé de dernière minute chez les Bleus pour le déplacement au pays de Galles, vendredi lors de la 3e journée du Tournoi, le talonneur castrais Brice March savoure chaque instant après avoir vaincu un cancer de la thyroïde il y a un an et demi.

Brice, vous avez dit que cette sélection était un rêve de gosse et vous y voilà désormais...

Depuis mes quatre ans, c’est l’objectif que je m’étais donné. A cet âge-là je pensais uniquement au rugby. J’ai toujours fait en sorte d’y arriver. Aujourd’hui, ça me sourit. Mais ce n’est pas un aboutissement, c’est une étape. Les étapes sont faites pour être franchies, donc il faut le faire maintenant.

Vous avez vaincu un cancer de la thyroïde découvert fin 2011. Savourez-vous d'autant plus après ce que vous avez vécu ?

Oui c’est sûr. Avec le passé que j’ai, je ne me pose plus de questions. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas responsable, pas mature ou que je ne me projette pas dans l’avenir. Je vis au jour le jour et ça me sourit pour le moment. Je cherche toujours à travailler plus et gommer certains détails pour évoluer. Pourvu que ça dure.

« Déjà un grand honneur d'être là »

Même si ce n'est pas un aboutissement, avez-vous trouvé le temps long avant cette première sélection ?

On n’est jamais trop patient dans ces moments mais trouver le temps long, non, parce que ce n’est pas une obligation. Il y a beaucoup de monde à ce poste (talonneur), beaucoup de joueurs talentueux. C’est déjà un grand honneur d’être là. Je ne peux pas dire : « Il faut que j’y sois. Pourquoi est-ce qu’on ne me prend pas ? » Il ne faut jamais dire ça parce que certaines personnes font des choix et on doit les respecter. Je fais beaucoup confiance au destin. La plupart du temps, dans la vie, on a plus ou moins toujours ce qu’on mérite. Je n’ai pas cette philosophie de vie uniquement dans le rugby. Je pense comme ça dans la vie. C’est pour ça que je suis optimiste, j’avance.

Dans votre façon de jouer et vos performances, quand avez-vous senti un déclic ?

Je me suis senti libéré lorsque je suis sorti de ma maladie. Je ne vais pas revenir dessus parce que c’est une page qui s’est tournée. Je regarde vers l’avant et pas l’arrière. Mais à partir du moment où je me suis soigné, ça m’a fait revivre, ce n’était que du bonheur. J’ai alors pensé au rugby. Revenir à un niveau raisonnable était un grand bonheur. Le rugby, je l’ai dans la peau et cette maladie me l’avait un peu enlevé, ça m’avait rongé de l’intérieur. Vaincre cette maladie m’a rendu ma vie.

Vous êtes désormais dans une équipe qui peut faire le Grand Chelem. Rêvez-vous d'une Coupe du monde ?

Oui, bien sûr. On peut toujours rêver.

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Propos recueillis par Laurent Depret